Le pape François s’exprimait devant les participants à la 30e édition du cours sur le for interne organisé par le Tribunal de la Pénitencerie apostolique, reçus en audience au Vatican salle Paul VI.
La confession est une «voie de sanctification» autant pour le confesseur que pour le pénitent, a expliqué le pontife devant des prêtres et séminaristes accompagnés par le cardinal Mauro Piacenza, à la tête du Tribunal de la Pénitencerie apostolique. Par ce sacrement, les chrétiens sont restaurés dans leur «innocence baptismale» et reviennent dans la «pleine communion avec Dieu». Pour les prêtres recevant eux-mêmes ce sacrement, il est tout particulièrement l’occasion de se souvenir qu’ils sont des «pécheurs pardonnés» avant d’être «ministres du pardon».
Ainsi, pour «la sainteté du sacrement» et la liberté de conscience du pénitent, il est indispensable que la «conversation sacramentelle» reste dans le secret du confessionnal. «Aucun pouvoir humain» n’a de juridiction sur le sacrement de réconciliation ni ne peut le revendiquer, a réaffirmé le successeur de Pierre. Et ce, même si cela n’est pas toujours compris par la mentalité moderne, a-t-il souligné.
Ce rappel concernant l’inviolabilité du sacrement de réconciliation intervient alors que plusieurs pays tentent, par voie juridique, d’y porter atteinte. En Australie, une loi rentrant en vigueur le 31 mars dans le territoire de la capitale, veut obliger les prêtres à dénoncer les cas d’abus sexuels sur les enfants, y compris lorsqu’ils en ont eu connaissance à travers une confession. En Belgique, une récente affaire condamnant un prêtre pour non-assistance à personne en danger suite à des confidences en confession a également remis en question le secret.
Par ailleurs, a estimé l’évêque de Rome, ce sacrement semble en crise chez l’homme contemporain, tout comme le sens du péché. Pourtant, la participation nombreuse de prêtres, parfois tout juste ordonnés, à ce cours est le signe d’une volonté de travailler ensemble pour la surmonter, a observé le pape. Afin que le sacrement de la réconciliation soit toujours une rencontre avec le Seigneur «capable de guérir et de pardonner», le ministère de la miséricorde exige en effet une formation adéquate. Le pape argentin a enfin exhorté les prêtres et futurs prêtres à écouter les confessions des fidèles avec grande générosité.
Organisée chaque année par la Pénitencerie apostolique, cette session de formation sur le for interne vise à accompagner les prêtres dans leur ministère de confesseur. Cette année, elle accueillait du 25 au 29 mars 700 participants. La Pénitencerie apostolique est le premier des trois tribunaux de la Curie romaine et sa compétence s’exerce sur ce qui concerne le for interne – la conscience – et les indulgences (cath.ch/imedia/cg/mp)
Maurice Page
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