Ce n»«²est pas la première fois de l»«²année que le pape se rend dans un Etat musulman. Toute fraîche encore, sa visite en février à Abou Dabi a laissé en lui le souvenir d»«²un pays «»³moderne»«³, «»³ouvert»«³ et «»³accueillant»«³. Au cours de son séjour, lors d»«²une réunion interreligieuse, le pontife a notamment co-signé avec l’imam de l’université égyptienne d’Al-Azhar, Ahmed el-Tayeb, un important document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune.
C’est désormais auprès du «»²commandeur des croyants»«² – titre donné au roi du Maroc, Mohammed VI – que se rend cette fois-ci le successeur de Pierre. Le logo de cet événement ne laisse pas de place au doute: avec sa croix, symbole du christianisme, cerclée d»«²un croissant, symbole de l»«²islam, la volonté de mener un dialogue interreligieux. Dans cette perspective, le pape a choisi de se rendre dans un centre de formation pour imams.
Plus de 99% de la population marocaine est musulmane et l»«²islam est la religion officielle. La Constitution qualifie à ce titre le Maroc «»³d»«²Etat musulman»«³ mais entendant défendre sa «diversité». La «prééminence» accordée à la religion musulmane, peut-on encore lire, va de pair avec «»³l’attachement du peuple marocain aux valeurs d’ouverture, de modération, de tolérance et de dialogue pour la compréhension mutuelle entre toutes les cultures et les civilisations du monde»«³.
L’exercice du culte chrétien dans ce pays est à première vue totalement libre. Le roi est lui-même chargé de veiller à la protection des religions. Les quelque 30’000 catholiques du Maroc sont en théorie autorisés à se rendre dans les églises et à pratiquer librement leur culte. Peu avant la visite de l’évêque de Rome, les membres d’un comité de chrétiens marocains se sont pourtant fendus d’une lettre au pape pour dénoncer les «violations de liberté religieuse des chrétiens» dans le pays.
Cette missive accuse notamment les autorités marocaines de «jouer un rôle important dans la persécution des chrétiens en procédant à des arrestations abusives». Celles-ci auraient, selon cette même lettre, «arrêté et maltraité» des personnes pour la seule raison d’avoir «proclamé leur religion ou avoir adhéré à des prières dans des églises secrètes». La situation serait en particulier critique pour les 6’000 Marocains convertis.
Par ailleurs, deux mois après ce voyage au Maroc, le pontife se rendra en Macédoine du Nord. Avec ses 600’000 musulmans, il s’agit du 4e pays d»«²Europe avec la plus forte proportion de musulmans. Près d»«²un tiers de la population confesse cette religion. Une rencontre interreligieuse est d’ailleurs au programme au cours de ce voyage apostolique, en mai 2019.
Outre les Emirats et le Maroc, le pape François se rendra-t-il encore en 2019 dans des pays à majorité musulmane? «»³Il n’y a pas le temps cette année, a-t-il déjà répondu lors de son vol de retour des Emirats arabes unis. On verra l’année prochaine, moi ou le prochain Pierre, quelqu’un ira»«³, a-t-il assuré. Le 27 mars, le Saint-Siège a annoncé un voyage du pape en septembre 2019 à Madagascar, au Mozambique et sur l’Ile Maurice. Ces deux derniers pays comptent également une forte proportion de musulmans, autour de 20%. (cath.ch/imedia/pad/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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