Saint-Siège – Chine: «des éléments positifs de dialogue», estime Mgr Celli

Le chemin vers la normalisation de la vie de l»«²Eglise en Chine est encore long, mais il existe des éléments positifs de dialogue, a estimé Mgr Claudio Maria Celli, l»«²un des négociateurs de l’accord ‘provisoire’ signé entre Rome et Pékin, le 25 mars 2019 à Rome.

Quelques jours seulement après la visite du président chinois Xi Jinping en Italie, la revue jésuite La Civiltà Cattolica a organisé à son siège une rencontre sur le thème de l»«²Eglise en Chine. Autour de la table, trois voix importantes, selon le directeur de la revue, le Père Antonio Spadaro: à ses côtés se tenaient Mgr Celli, le Père Arturo Sosa, supérieur général des jésuites, ainsi que le président du Conseil italien, Giuseppe Conte.

L»«²accord ‘provisoire’ signé entre le Saint-Siège et la Chine le 22 septembre dernier «n»«²est pas seulement un point d»«²arrivée mais aussi et surtout point de départ pour une évangélisation renouvelée»«³, a expliqué Mgr Celli. Ce document montre qu’il existe des éléments positifs de dialogue, a-t-il jugé, quoique le chemin vers la normalisation de la vie de l»«²Eglise en Chine soit encore long.

«»³Un chemin orienté vers le futur exige la conscience des racines du dialogue»«³, a jugé l’ancien président du Conseil pour les communications sociales. Le prélat s»«²est donc attaché à remonter le fil qui a conduit à la signature de ce document ‘provisoire’ portant sur la nomination des évêques. Les contacts avec les autorités chinoises ont commencé du temps du pape Jean Paul II, a-t-il indiqué. Le pape polonais a en effet suivi personnellement et avec une grande attention le développement des communautés catholiques en Chine.

Son successeur, le pape Benoît XVI, connaissait très bien lui aussi la question chinoise, étant informé depuis longtemps des évolutions, a certifié Mgr Celli. Quant au pape François, il a apporté la nouveauté de son charisme dans la ligne de ses prédécesseurs, a retracé le président émérite, faisant émerger de nouvelles perspectives. Il a ainsi donné un support concret et un nouvel élan dans le dialogue. De fait, a-t-il martelé, c»«²est sous son pontificat que se ferme la douloureuse expérience des évêques illégitimes. Désormais, a-t-il souligné en reprenant les mots du pape, «»³tous les évêques sont en communion avec Pierre»«³.

«Siniser» le christianisme

Ce livre, »«²La Chiesa in China, un futuro da scrivere«»², (L’Eglise en Chine, un futur à écrire, en français), dirigé par le Père Spadaro, a par ailleurs permis au président du Conseil italien, comme il l’a lui-même confié, de mieux comprendre l»«²origine de l»«²accord sur la nomination des évêques signé entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine. Cet accord ‘provisoire’ ouvre selon lui une nouvelle page dans l»«²histoire de l»«²Eglise en Chine. L»«²homme politique italien s»«²est dit fasciné par le parcours historique développé dans cet ouvrage, notamment à travers la figure du jésuite Matteo Ricci (1552-1610) qui a tant contribué à rapprocher la Chine du reste du monde.

Pour sa part, le Père Sosa a estimé que le christianisme n»«²est pas une culture qui s»«²oppose aux autres mais une foi religieuse qui s»«²incarne dans chaque culture en l»«²enrichissant. «Siniser» le catholicisme est un processus difficile qui ne peut pas se réaliser une fois pour toutes. Il y a un défi pour les chrétiens à transmettre le message de l»«²Evangile à d»«²autres nations et c»«²est pourtant la recommandation du Christ Lui-même. A ce titre, «»³l»«²activité de l»«²Eglise en Chine, avec la participation du Vatican à différents niveaux, se comprend comme pastorale»«³, a-t-il encore indiqué.

La communauté catholique en Chine continentale a besoin «»³d’unité, de confiance et d’un nouvel élan pastoral»«³, a précisément estimé le cardinal Pietro Parolin, dans la préface du livre. Publié le 19 mars dernier, cet ouvrage est le second publié par le Père Spadaro entièrement dédié à la Chine. (cath.ch/imedia/pad/bh)

Bernard Hallet

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