Situé près d’Ancône dans la région des Marches, le sanctuaire de Lorette accueille la ›sainte maison’. Selon la tradition, au 13e siècle, des anges auraient porté la demeure de la Vierge depuis Nazareth jusque dans cette localité italienne. Entre ses murs, Marie aurait reçu la visite de l’ange Gabriel et prononcé son fiat. C’est aussi là que le Christ aurait grandi. D’autres sources rapportent qu’un bateau aurait acheminé les pierres qui, après une étape en actuelle Croatie, arrivèrent à bon port le 10 décembre 1294.
Pour sa visite dans ce sanctuaire, le pape a choisi le 25 mars, jour de la fête de l’Annonciation. A cette occasion, il signera son exhortation apostolique suite au synode sur les jeunes, tenu en octobre dernier au Vatican. Puis, il offrira ce document magistériel à la Vierge. Par cet acte, c’est la jeunesse toute entière que l’évêque de Rome veut confier à la Vierge. Pour lui, les jeunes doivent en effet se mettre à l’école de la mère du Christ. Un désir qui se manifeste notamment dans les choix des thèmes de la journée annuelle de la jeunesse, tous liés ces années-ci à la Vierge Marie.
Ce voyage constitue une première pour l’actuel chef de l’Eglise catholique, nombre de ces prédécesseurs s’y sont rendus en pèlerinage. S’il n’est pas le premier, Jean XXIII (1958-1963) est celui qui instaure le rituel. Le 4 octobre 1962, le ‘bon pape’ monte à bord d’un train mis à disposition par le gouvernement italien pour se rendre au sanctuaire. A travers ce voyage d’une journée, le pontife souhaitait confier à la Vierge le concile Vatican II.
Pour sa part, le très marial pape Jean Paul II se distingue en effectuant cinq visites à Lorette: en 1979, en 1985, en 1994, en 1995 et enfin en 2004. Il a béatifié des membres de l’Action catholique lors de cette dernière visite. Le pape polonais a largement contribué au rayonnement du sanctuaire, voyant dans la ferveur populaire autour de ce lieu un signe de l’approbation de Dieu. En 1965, Paul VI crée quant à lui, par bulle pontificale, une délégation pour administrer le sanctuaire ainsi qu’une prélature, lui donnant ainsi encore plus de visibilité.
Dernier pape pèlerin à Lorette, Benoît XVI s’est rendu pour la première fois au sanctuaire en 2007, pour présider la messe de clôture d’un rassemblement de catholiques italiens. A cette occasion, il avait exhorté les nombreux jeunes à ne pas hésiter à aller «à contre-courant». Cinq ans plus tard, le 4 octobre 2012, le prédécesseur de l’actuel pape revenait à Lorette pour confier à la Vierge deux événements ecclésiaux alors à venir: le synode pour la nouvelle évangélisation et l’Année de la foi. Ce voyage intervenait 50 ans jour pour jour après le voyage historique de Jean XXIII.
Si le pape argentin sera le premier à célébrer la messe à l’intérieur de la ›sainte maison’ depuis Pie IX, il y a 162 ans. La ‘sainte maison’ est à présent située au sein d’une église. En ce sens, la visite de François revêt un caractère «historique», a souligné Mgr Fabio Dal Cin, prélat de Lorette.
Bien entendu, rien ne prouve que cette pièce formée de trois murs soit un vestige de la maison de la Sainte Famille. Un détail frappe cependant: les pierres de la bâtisse ne sont pas du type géologique de la région de Lorette mais sont semblables à celles taillées par les Nabatéens à l’époque de Jésus. Par ailleurs, lors de travaux, cinq croix d’étoffe rouge de la période des Croisés ont été retrouvées. (cath.ch/imedia/cg/xln/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
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