Condamné le 7 mars dernier en première instance pour non dénonciation d’abus sexuels sur mineurs, le cardinal Barbarin avait annoncé le jour même qu’il se rendrait «dans quelques jours» à Rome pour remettre sa démission au pape. Cette audience a ainsi eu lieu le 18 mars dans la matinée, dans la bibliothèque du Palais apostolique.
En parallèle, le haut prélat avait annoncé son intention de faire appel de sa condamnation. En droit français, l’appel est suspensif et le cardinal est donc présumé innocent jusqu’à ce que le verdict en appel ne soit rendu. «Invoquant la présomption d’innocence», explique le cardinal Barbarin dans son communiqué, le pape François «n’a pas voulu accepter cette démission».
Ce choix du Souverain pontife se situe donc dans la ligne de ce qu’il avait annoncé dès mai 2016 au quotidien La Croix. Accepter cette démission, estimait-il à l’époque, «serait un contresens, une imprudence. On verra après la conclusion du procès. Mais maintenant, ce serait se dire coupable.»
Toutefois, indique le cardinal français dans son communiqué, le pape lui a laissé «la liberté de prendre la décision qui [lui] paraît la meilleure pour la vie du diocèse de Lyon». Sur la «suggestion» du pape François et parce que son archidiocèse «souffre depuis trois ans», le primat des Gaules a choisi de se «mettre en retrait pour quelques temps». La conduite du diocèse sera assurée par le vicaire général modérateur, le Père Yves Baumgarten.
Cette décision et cette suggestion de l’évêque de Rome ont été répétées par Alessandro Gisotti, directeur ad interim du Bureau de presse du Saint-Siège. «Le Saint-Siège, a-t-il ajouté, tient à redire sa proximité avec les victimes d’abus, avec les fidèles de l’archidiocèse de Lyon et avec toute l’Eglise en France qui vivent des heures douloureuses». (cath.ch/imedia/xln/gr)
Grégory Roth
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