Depuis avril dernier, le Nicaragua est secoué par de fortes contestations contre le président Daniel Ortega. La répression dans le sang de ces manifestations a fait plusieurs centaines de morts tandis que des centaines d’autres personnes ont été incarcérées. Le 27 février dernier, des négociations ont débuté, mais les évêques du pays ont décliné l’invitation à y participer, estimant que ce n’était pas leur rôle.
A l’inverse, le nonce au Nicaragua, Mgr Sommertag, a accepté d’y participer. Dans les médias et sur les réseaux sociaux, certains ont critiqué ce choix, allant jusqu’à parler de «complicité» avec le gouvernement de Daniel Ortega. Passablement agacé, le nonce a tenu à répondre à ces accusations, sans pour autant vouloir se «défendre». «Je n’ai pas de patrons (…) ni de droite, ni de gauche (…) que ce soit bien clair pour tous», a-t-il vivement affirmé. Il a dénoncé ceux qui le placent en opposition avec la Conférence épiscopale.
Pour le représentant du pape, un dialogue entre le gouvernement et l’opposition a été espéré pendant dix mois «et maintenant que ce rapprochement existe, certaines forces veulent miner cette négociation». «Regardez les faits, pas les paroles (…) qui se manipulent !», a-t-il exhorté. «Je n’ai pas d’intérêts, (…) je mets toute mon âme dans une cause qui n’est pas la mienne, mais la vôtre», s’est exclamé le prélat. En tant que nonce, il est doyen du corps diplomatique et peut à ce titre entretenir le dialogue avec le gouvernement.
Les négociations se déroulent entre le gouvernement et le groupement d’opposition «Alliance civique pour la justice et la démocratie». Tout en participant aux négociations avec le gouvernement, Mgr Sommertag a récemment rendu visite à des prisonniers politiques. Au cours de la conférence de presse qu’il a donnée, le nonce était accompagné du Comité pour la libération des prisonniers politiques, qui bénéficie de son soutien. Il travaille travaille discrètement pour leur libération, même s’il ne peut pas en faire état dans la presse. De même, il a plaidé pour la libération des personnes arrêtées le 16 mars en marge de manifestations. Parmi celles-ci, figure notamment un prêtre. (cath.ch/imedia/xln/jb/bh)
Bernard Hallet
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