Diplômée en gestion et marketing, Léonie Kandolo dispose d’une expérience dans le monde des affaires. Elle a dirigé pendant longtemps une imprimerie qui employait au moins 120 personnes. Comme militante, elle est co-fondatrice de plusieurs mouvements dont l’organisation non-gouvernementale «Protection enfants sida». Dans ce cadre, elle a travaillé avec divers partenaires dont l’Unicef et le Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida. Elle a notamment mené des campagnes de sensibilisation sur le VIH/sida dans plusieurs centaines d’écoles de la République démocratique du Congo.
Membre et porte-parole du Comité Laïc de Coordination (CLC), elle a organisé avec succès de nombreuses manifestations pour exiger le respect de la constitution et le départ du président Joseph Kabila. Ces manifestations ont conduit finalement à l’organisation des élections de décembre 2018.
Avant d’être une activiste, Léonie Kandolo se qualifie d’abord comme catholique. Elle recommande «un engagement altruiste dans la charité et l’intégrité». «Nous devons essentiellement être guidées par l’amour, par le bien commun. Nous devons savoir que quand on s’engage dans un combat, il faut rester intègre jusqu’au bout. Nous devons garder à cœur que la cause pour laquelle on se bat est supérieure à soi-même» affirme-t-elle dans un message envoyée à l’agence missionnaire vaticane Fides.
Soucieuse des droits fondamentaux, Léonie Kandolo est parmi les gens qui ont initié un programme pour faire la jonction entre le VIH-Sida et les Droits de l’homme en République démocratique du Congo. Elle est également membre de la Women International League for Peace and Freedom.
En Afrique, la femme demeure un maillon fondamental dans l’activité missionnaire de l’Eglise, a de son côté déclaré à l’agence Fides le Père Donald Zagore, théologien et missionnaire de la Société des Missions africaines, à l’occasion de la fête du 8 mars.
Pour le missionnaire, les femmes sont la force et la vitalité des Eglises d’Afrique. «Par leur grand nombre, leur dynamisme et leur constante disponibilité, elles maintiennent en éveil la flamme de la foi, surtout dans les zones les plus reculées ou le poids des hommes est parfois presque inexistant. Par elles, la foi se transmet aux enfants, qui sont le visage de la génération future, de l’Eglise de demain. En Afrique ce sont les femmes qui portent et emmènent les enfants à l’église. Une manière de leur montrer le chemin de la foi, le chemin de Dieu. Il faut le dire avec force, si nos Eglises en Afrique tiennent encore aujourd’hui, c’est bien grâce au génie et à l’engagement indéfectibles des femmes» souligne le Père Zagore.
Le théologien déplore cependant que les femmes se retrouvent très souvent au second plan dans le leadership. Dans les églises en Afrique, il est facile d’avoir des femmes pour la chorale, pour le service d’ordre, pour la lecture, qui ne sont pas des services à minimiser. Mais il est plus difficile d’avoir des femmes avec des postes de responsabilités assez importants comme catéchistes, ou présidentes de conseil paroissial pastoral. Pour le Père Zagore, cette situation est due, non pas à l’incapacité des femmes à diriger, mais au simple fait que la femme reste, même à l’église, prisonnière du pouvoir masculin. Un phénomène culturel qui étend ses racines jusqu’au niveau ecclésial.
«Le défi aujourd’hui en Afrique est de donner beaucoup plus de place aux femmes dans la gestion des affaires ecclésiales. La voix de la femme doit se faire entendre au même titre que la voix de l’homme, parce que l’Eglise n’est pas seulement l’Eglise des hommes, mais aussi bien l’Eglise des femmes, surtout en Afrique où nos églises sont remplies à 90% de femmes», conclut le missionnaire. (cath.ch/fides/mp)
Maurice Page
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