«L’Église continue à insister sur le fait que la paix doit être construite par le biais de la justice sociale, du respect des droits des peuples qui souffrent le plus. Nous continuons à défendre le droit à la vie, à la terre, à la culture des peuples indigènes», a expliqué le cardinal Sergio da Rocha. Le président de la CNNB s’exprimait à l’occasion du lancement de la campagne de fraternité 2019 sur le thème: «Fraternité et politiques publiques. Tu seras libéré grâce au droit et à la justice».
«L’Église ne prétend pas proposer de solutions techniques, ni ne se laisse guider par aucune idéologie ni parti politique, a tenu à rappeler le cardinal. Mais nous offrons ce qu’il y a de plus précieux: l’Évangile, la foi. Nous avons toujours comme point principal la parole de Dieu. «
Au-delà de la défense des plus démunis, plusieurs membres de la Conférence ont critiqué plusieurs mesures du gouvernement Bolsonaro, comme la libération de la détention d’armes à feu. «Ce n’est pas en armant la société que nous allons diminuer la violence», a ainsi martelé Mgr Leonardo Ulrich Steiner, secrétaire général de la CNBB.
Entre janvier et août 2019, le Système Unique de Santé (SUS) sera quant à lui au cœur du calendrier des débats de la CNBB à travers la XVIème Conférence nationale de la santé. Membre de cette Conférence, Vânia Lucia Ferreira Leite a rappelé que le SUS représentait l’une des plus importantes conquêtes sociales du pays. Or à travers le dépôt de lois amendant le SUS, les autorités fragilisent le système au moment même où le pays connaît une baisse générale des salaires, une augmentation du chômage, de la pauvreté et de la misère.
Les représentants de la CNBB ont également dénoncé le projet de loi sur la réforme des retraites. «C’est un grave recul des droits. Nous devons réfléchir avec beaucoup de calme, d’humilité et d’intelligence sur ce thème, car, dans l’état actuel, aucun point de ce projet de réforme n’est acceptable», a relevé Geniberto Paiva Campos, membre de la Commission Justice et Paix de la CNBB..
Interrogé par un journaliste de la chaîne Globo, Mgr Steiner a également réagi au communiqué publié, début février, par le gouvernement, selon lequel le Cabinet de Sécurité Intérieure (GSI) se disait ‘inquiet’ par certains points qui seront évoqués lors du Synode sur l’Amazonie, prévu au Vatican en octobre prochain.
«Nous ne sommes pas inquiets. Nous continuerons à travailler comme nous l’avons fait jusqu’à présent. Nous n’avons rien à cacher. Tout est fait publiquement, de manière très ouverte. Et s’ils veulent nous écouter, ils apprendront beaucoup sur l’Amazonie aussi».
Le Cabinet de sécurité intérieure (GSI), dirigé par le général Augusto Helenp, affirmait qu’une partie des sujets au programme du Synode traitaient de thèmes affectant la souveraineté nationale. Le GSI rappelait alors qu’il appartient au Brésil de s’occuper de l’Amazonie brésilienne.
Invitée par la CNBB pour le lancement de la Campagne de Fraternité, la procureure générale de la République fédérale du Brésil, Raquel Dodge, a estimé que «cette campagne donne de l’espoir au peuple brésilien, dans sa démarche de recherche de solutions pour les problèmes du quotidien. D’après la Constitution, la pratique de la fraternité est un des objectifs de la République, qui vise à construire une société libre, juste et solidaire», a t-elle déclaré.
Elle a assuré que le Ministère Public était extrêmement vigilant sur le respect du droit et de la justice pour les populations pauvres. «Les politiques publiques doivent bénéficier à tous et personne ne peut en être exclu.» (cath.ch/jcg/mp)
Maurice Page
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