La diffusion récente sur RTS Un et Arte du reportage sur les religieuses abusées fait l’effet d’un coup de tonnerre. Alors que le regard de beaucoup est encore fixé sur la pédophilie et ses conséquences, une nouvelle page sombre de l’Eglise est ouverte.
Les abus contre des femmes engagées en Eglise ajoutent au sentiment d’écœurement qui saisit nombre de catholiques. L’impression d’un puits sans fond de scandales successifs trouble, inquiète, fait mal. Comment une Eglise censée annoncer la Bonne Nouvelle peut-elle abriter en son sein des criminels, même parmi des personnalités connues et honorées? Le réveil est brutal, la prise de conscience douloureuse. C’est ce que le pape François découvre, petit à petit, dans son ampleur mondiale. Ses propos déjà anciens sur l’Eglise «hôpital de campagne» prennent un relief supplémentaire. C’est tout l’hôpital qui est malade, d’autant que les méfaits commis, pédophilie ou abus contre des religieuses, semblent avoir gagné la planète entière.
«Monde étrange où le combat pour la vérité est vilipendé»
Le sentiment de souffrance est accentué par l’obsession quasi-morbide des médias pour ce type d’»affaires». Alors que l’Eglise, jour après jour, prie, enseigne, console, suscite des initiatives, l’opinion alimentée par des supports médiatiques plus ou moins fiables ne retient que ce qui ternit le message délivré par tant d’hommes et de femmes engagés.
Et quand le pape parle de l’influence de Satan, adversaire numéro un de l’annonce du Christ, les ricaneurs estiment que l’évêque de Rome veut se défausser de sa responsabilité. Monde étrange où le combat pour la vérité est vilipendé. L’Eglise catholique traverse des épreuves. Ce travail de mise en vérité et de reconnaissance de ses travers est indispensable. Le nier ou le minimiser, c’est trahir une mission fondamentale: Dieu s’appuie sur les porteurs de la Bonne Nouvelle. Le combat est rude, mais c’est aussi celui de Dieu.
Bernard Litzler
5 mars 2019
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