La présidence de la Conférence épiscopale du Venezuela relève que la détérioration générale des conditions de vie a porté le pays à des situations limites, en particulier dans le domaine de l’alimentation et de la santé.
L’Eglise, par ses diverses autorités, le pape, le Saint-Siège, la Conférence épiscopale, les religieux et le Conseil des laïcs a souvent demandé la possibilité d’ouvrir un couloir humanitaire. La réponse a toujours été un non bruyant, déplore le texte. «Actuellement, l’Assemblée nationale représentant légitimement le peuple vénézuélien a pris l’initiative d’organiser cette aide avec la participation de différents pays et nations sœurs.»
Pour les évêques, «le pays a besoin d’aides humanitaires. Le gouvernement est obligé de satisfaire aux besoins de la population et de faciliter l’entrée et la distribution des aides en évitant tout type de violence répressive. Demander et recevoir de l’aide n’est pas une trahison de la patrie mais plutôt un devoir moral qui nous concerne tous vues les carences dramatiques et les urgences dont souffre le peuple vénézuélien.»
La déclaration souligne que l’Eglise, au travers des Caritas nationale, diocésaines et paroissiales, mène depuis de nombreuses années une action intense et reconnue au profit des personnes dans le besoin.
Selon les évêques les aides sont administrées par des protocoles acceptés au niveau international afin de répondre à des situations de grave crise. Elles ne sont pas au service d’intérêts politiques mais plutôt de ceux des personnes les plus vulnérables.
Cette aide consiste principalement en rations d’urgence pour enfants et personnes âgées présentant des déficits nutritionnels ainsi qu’en fournitures médicales. Elle est limitée dans son ampleur et dans le temps. Elle est toujours subsidiaire et ne remplace pas ce que l’Etat doit faire avec ses propres ressources.
La présidence de la Conférence épiscopale appelle enfin à s’opposer à toutes les formes de violence. «Nous invitons les forces armées nationales à se ranger du côté de la nation à laquelle elles appartiennent. Le serment d’appliquer la Constitution prêté par les hautes autorités militaires a comme principal destinataire le peuple vénézuélien. Il s’agit d’un engagement à le défendre, à protéger ses droits inaliénables et à faire briller sa dignité humaine. En conscience, elles ne doivent pas respecter les ordres qui tentent de mettre en danger la vie et la sécurité de la population. En ces circonstances, elles doivent permettre l’entrée et la distribution des aides internationales», conclut la déclaration épiscopale. (cath.ch/fides/mp)
Maurice Page
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