Présentes à Rome, des victimes d'abus attendent une politique de «tolérance zéro»

Tous ceux qui ont commis ou couvert les crimes d»«²abus sur enfants ou des personnes vulnérables doivent automatiquement être renvoyés de l»«²Ã©tat clérical et traduits en justice, ont exigé des victimes d’abus le 18 février 2019.

Elles exigent le principe de la «tolérance zéro» et l’ont une nouvelle fois affirmé en marge d»«²une conférence de presse organisée au Vatican au sujet de la rencontre sur la protection des mineurs des 21 au 24 février.

Ces personnes sont venues à Rome depuis la Jamaïque, l»«²Espagne, le Congo, ou encore la Pologne. Une douzaine de pays sont ainsi représentés par ces différentes victimes d’abus commis par des membres du clergé. Liées à une organisation de lutte contre ces abus – Ending Clergy Abuse (ECA) – elles espèrent voir ce sommet aboutir à une meilleure sensibilisation des évêques à leurs propres responsabilités et à une meilleure transparence de l’Eglise.

Renvoi de l»«²Ã©tat clérical

Ce sommet «historique» doit déboucher sur une véritable application du principe de «tolérance zéro» souvent prôné par le pape François depuis le début de son pontificat, a expliqué Peter Isely sur la Via de la Conciliazione, devant la salle de presse du Saint-Siège, aux nombreux journalistes attroupés. «Il est temps de délivrer une promesse claire» aux victimes mais aussi aux enfants du monde et plus largement à l»«²ensemble des catholiques, a asséné ce fondateur de SNAP, un réseau de victimes d’abus commis par des prêtres aux Etats-Unis.

Le principe de «tolérance zéro «signifie pour Peter Isely que tout membre du clergé – prêtre ou religieux – ayant commis des abus sur enfants ou sur toute personne vulnérable doit automatiquement être renvoyé de l»«²Ã©tat clérical et envoyé devant la justice civile. Ce principe doit également s»«²appliquer aux prélats «ayant couvert ces crimes», a-t-il soutenu. Eux aussi doivent être renvoyés de l»«²Ã©tat clérical et pas simplement être mis à la retraite «dans le confort, la gloire et les honneurs», a encore jugé Peter Isely.

Les victimes souhaitent parler par elles-mêmes

Pour ce dernier, les hauts prélats ne sont pas les porte-paroles des victimes, pas même le cardinal Blase Cupich, archevêque de Chicago, bien qu’il ait pourtant affirmé porter la voix des victimes, lors de la conférence de presse le même jour. «Nous n»«²avons pas besoin de notre hiérarchie pour parler à notre place. Nous pouvons le faire par nous-mêmes».

Le comité organisateur de cette rencontre – le Père Federico Lombardi, le Père Hans Zollner, Mgr Charles Scicluna et le cardinal Cupich – rencontrera les membres de cette organisation de victimes à la veille du début du sommet, le 20 février. Les plaintes pourront ainsi être remontées aux présidents des Conférences épiscopales.

Par ailleurs, le 21 février, en ouverture du sommet, une vidéo de témoignages de victimes sera projetée aux participants à cette rencontre avant que le pape François ne prononce un bref discours introductif. En amont du sommet, il avait été en outre demandé aux évêques de prendre connaissance de témoignages par l»«²intermédiaire de vidéos. (cath.ch/imedia/pad/be)

Jacques Berset

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