L’homme était dans les couloirs de la mort depuis 1995 pour le viol et le meurtre d’une fille de 15 ans, Tiffany Harville. La prison a refusé sa demande au prétexte que la présence d’un individu extérieur à la prison faisait courir un risque sécuritaire. Le 6 février, la Cour d’Appel fédérale avait pourtant autorisé la présence de l’imam; mais le lendemain, la Cour suprême de l’Alabama est revenue sur ce jugement.
L’imam a dû assister à l’exécution derrière une vitre dans une pièce attenante, rapporte le site d’information catholique Crux. Les aumôniers chrétiens ont pourtant le droit d’être présents dans la salle d’exécution.
En signe de solidarité avec la communauté musulmane, la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis a publié le 8 février 2019 un communiqué condamnant une violation de la liberté religieuse.
«L’exécution de Domineque Ray nous affecte profondément. La peine de mort est en soi un affront à la dignité humaine et l’Eglise appelle depuis longtemps à son abolition aux Etats-Unis et dans le monde. M. Ray a enduré l’indignité supplémentaire de se voir refuser l’assistance spirituelle dans les derniers moments de sa vie, en violation du premier amendement des Etats-Unis, de la Constitution et de la loi de l’Alabama», indique le communiqué.
Etre accompagné jusqu’à la mort par une personne qui partage sa foi est un droit, continuent les évêques, et ce droit doit être particulièrement respecté quand il s’agit de minorités religieuses. «Comme le pape François l’a dit lors de son récent voyage aux Emirats arabes unis (dont le thème principal était la liberté religieuse, ndlr), les croyants sont appelés à s’engager pour l’égale dignité de tous.»
Domineque Ray a été exécuté alors que la peine de mort est en forte perte de vitesse aux Etats-Unis. Le pays a compté moins de trente exécutions et de cinquante condamnations en 2018. (cath.ch/cmc)
Maurice Page
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