Le thème du voyage est le pape François «serviteur de l’espérance». Comme annoncé par le pontife, ces deux jours seront marqués par une forte dimension interreligieuse, le pape ayant choisi de se rendre dans un centre de formation pour imams. C’est, après les Emirats arabes unis (du 3 au 5 février 2019), le deuxième voyage du pape en pays musulman, en ce 800e anniversaire de la rencontre de saint François d’Assise et du sultan Al-Malik à Damiette, en Egypte, en 1219.
Le 30 mars, le pontife décollera de Rome Fiumicino et arrivera à l’aéroport de Rabat-Salé à 14h. S’ensuivra une cérémonie de bienvenue devant le palais royal de Rabat. Le chef de l’Eglise rencontrera le roi Mohammed VI. Il prononcera un premier discours devant le peuple marocain et le corps diplomatique sur l’esplanade de la mosquée Hassan.
Le pape François se rendra ensuite dans le mausolée du roi Mohammed V – l’ex-sultan Sidi Mohammed ben Youssef (1909-1961).-, abritant la tombe du roi et de ses fils, le prince Moulay Abdallah et le roi Hassan II, père de l’actuel monarque.
Le chef de l’Eglise poursuivra son voyage à l’Institut Mohammed VI dont la vocation est de former des imams, des prédicateurs et des prédicatrices, les «morchidates». Si elles ne sont pas autorisées à prêcher publiquement au sein des mosquées (rôle dévolu strictement aux imams), ces auxiliaires religieuses sont notamment actives dans les universités, les orphelinats, les hôpitaux ou les prisons.
Le pape terminera la journée du 30 mars par une rencontre avec des migrants au centre de la Caritas diocésaine à Rabat. Le dimanche 31 mars, le pape François se rendra au centre social rural de Témara, ville située au sud de l’agglomération de Rabat. Il rencontrera à la cathédrale de Rabat des prêtres, des religieux et des religieuses, ainsi que le Conseil œcuménique des Eglises. Un discours sera prononcé suivi de l’Angélus et d’un déjeuner avec la suite papale. Ces deux jours de voyage se clôtureront par une messe. Une cérémonie d’adieu sera enfin offerte au pontife à l’aéroport de Rabat avant son départ à 17h15. L’atterrissage du pape François à Rome est prévu à 21h30.
Lors de ses vœux et durant son voyage aux Emirats arabes unis du 3 au 5 février, le pontife avait insisté sur le caractère interreligieux de ce déplacement au Maroc. Ce pays de quelque 35 millions d’habitants, musulman à près de 99%, accueillera le pape François, après avoir déjà reçu le pape Jean Paul II le 19 août 1985, à Casablanca, sous le roi Hassan II (1929-1999).
Les chrétiens de toutes confessions seraient au total environ 40’000 (dont 30’000 catholiques romains et 10’000 protestants). Ce sont essentiellement des étrangers. Les églises ont été construites à l’époque du protectorat français (1912-1956). Bénéficiant d’un «dahir» (décret royal) du roi Hassan II, l’Eglise catholique au Maroc, qui dispose de deux diocèses catholiques, à Rabat et à Tanger, a un statut juridique qui lui permet de développer ses activités de culte et ses œuvres sociales dans les étroites limites de la légalité du pays.
Cependant, dans le Royaume chérifien, où le roi porte de titre de «Commandeur des croyants» (Amir al-Mouminine), les lois anti-prosélytisme interdisent aux chrétiens tout travail d’évangélisation. (cath.ch/be)
Jacques Berset
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