«Vous êtes un chœur qui comprend une variété de nations, de langues et de rites, s’est réjoui le pape dans son homélie. Issus pour la plupart d’Inde et des Philippines, mais aussi d’Irak et du Liban, les catholiques sont environ 900’000 aux Emirats arabes unis et représentent 10% de la population. Selon le pape argentin, l’Esprit saint aime cette diversité et veut «toujours plus l’harmoniser, pour en faire une symphonie».
S’adressant aux 130’000 fidèles présents dans et autour du stade, le pape s’est réjoui de leur dynamisme: «vous connaissez ici la mélodie de l’Evangile et vous vivez l’enthousiasme de son rythme». Cette joyeuse polyphonie de la foi construit l’Eglise, a-t-il considéré. Car il ne s’agit pas d’accomplir de grandes œuvres pour vivre selon le Christ, mais de réaliser une seule œuvre d’art: «celle de notre vie».
Etre heureux: «voilà la première réalité de la vie chrétienne». Elle ne se présente pas comme une liste de prescriptions à accomplir, a prévenu le pontife. Ce n’est surtout pas cela, mais plutôt se savoir, en Jésus, enfants aimés du Père. «Vivre la joie permet d’entendre la vie comme une histoire d’amour», a-t-il affirmé.
Vivre en bienheureux et suivre la voie de Jésus ne signifie pas être toujours dans l’allégresse cependant. «Pour vous, ce n’est certes pas facile de vivre loin de la maison et de sentir bien sûr, en plus de l’absence de l’affection des personnes les plus chères, l’incertitude de l’avenir», a-t-il regretté. Mais le Seigneur est fidèle et il n’abandonne pas les siens. C’est pourquoi, dans ces moments, même s’Il n’intervient pas tout de suite, Il marche à nos côtés.
Aux Emirats arabes unis, les catholiques jouissent d’une politique relativement tolérante en matière de liberté de culte. S’ils peuvent vivre librement leur foi en privée, afficher une croix ou célébrer une messe en public reste interdit, tout comme les processions. «La liberté religieuse ne se limite pas» à la seule liberté de culte, mais doit également permettre de voir dans l’autre un véritable frère, a déclaré le successeur de Pierre la veille, lors de la rencontre interreligieuse ›Fraternité humaine’.
Devant une épreuve ou dans une période difficile, le «Seigneur se fait proche», a insisté le pape sur la scène blanche immaculée installée au milieu du stade Zayed, totalement dépourvue de symbole à l’exception d’une immense croix. Il ne faut alors jamais penser être seul, car le Seigneur est un «spécialiste pour faire des choses nouvelles», a-t-il assuré devant la foule. Au sein de celle-ci se trouvent aussi quelques centaines de musulmans émiriens, mais aussi émiriennes, interloqués mais conservant une attitude solennelle, voire recueillie.
Plus tôt avant la messe, le chef de l’Eglise catholique s’est rendu à la cathédrale Saint-Joseph, un des deux édifices catholiques d’Abou Dabi. Il a été accueilli par le vicaire apostolique d’Arabie méridionale Paul Hinder et un groupe de catholiques, avant de se recueillir quelques instants et bénir les personnes présentes.
A l’issue de la cérémonie, le pontife se rendra à l’aéroport international de la ville pour une cérémonie de congé et un départ prévu à 13h (UTC+4). L’arrivée dans la capitale italienne, à l’aéroport de Ciampino, est prévue en fin d’après-midi après un trajet à bord d’un appareil de la compagnie émirienne Etihad. (cath.ch/imedia/ah/bh)
Bernard Hallet
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