Des résistances aux réformes engagées par Jean-François Colosimo seraient à l’origine de sa démission, explique-t-il dans une lettre. «Force m’est cependant d’admettre qu’en interne trop d’esprits ne sont pas mûrs, cédant à d’illusoires nostalgies et à une dispersion néfaste à l’accomplissement de tout projet exigeant», écrit l’intellectuel orthodoxe. Dès 2015, il avait occupé l’essentiel de son mandat à relever la situation financière de l’Institut, en mauvaise posture.
Issu de l’immigration d’intellectuels et de théologiens russes ayant fui la révolution d’Octobre, en 1917, l’Institut Saint-Serge s’est toujours voulu un laboratoire de l’unité entre des Églises orthodoxes séparées pour des raisons historiques, ethniques ou culturelles. «Un pont entre l’Orient et l’Occident», comme l’avait qualifié Jean-François Colosimo.
Le départ de l’historien, théologien et essayiste français intervient à un moment critique pour l’archevêché des églises russes en Europe occidentale dont l’Institut dépend, indique La Croix. Le 27 novembre 2018, le patriarcat de Constantinople a décidé de révoquer le statut d’exarchat de l’archevêché, signant de fait sa disparition, et le rattachement de ses paroisses aux métropoles du patriarcat de Constantinople dans les pays où elles se trouvent.
Mais la nouvelle est loin de faire l’unanimité au sein de l’archevêché, qui a convoqué une assemblée extraordinaire pour le 23 février 2019. Avec à l’ordre du jour un seul objet : suivre l’ordre de Constantinople et se rattacher à la métropole grecque de France, ou quitter le patriarcat. (cath.ch/cx/rz)
Raphaël Zbinden
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