Chandeleur: entre traditions liturgiques et culinaires

Le 2 février, la liturgie catholique célèbre la fête de la Présentation de Jésus au Temple. Populairement connue sous le nom de Chandeleur, cette fête d’origine païenne a été christianisée au Vème siècle par le pape Gélase Ier. Elle fait mémoire de la reconnaissance du Christ comme «lumière des nations».

Il y a Noël et ses biscuits, l’Épiphanie et sa «galette des rois». Dans le domaine culinaire, avec ses crêpes et galettes de sarrasin, la Chandeleur n’en est pas en reste. Mais au-delà de ces traditions de cuisine, quelle est la genèse et la signification de cette fête catholique?

Des antécédents païens

La Chandeleur trouve ses origines dans les parentalia romaines et les lupercales. Ces célébrations païennes dédiées aux divinités de la fécondité étaient organisées à la fin de l’hiver. Les Romains et les Celtes avaient en effet coutume de saluer le retour du soleil, en organisant des processions avec des flambeaux à travers les champs. Il visaient à attirer ainsi la protection sur les troupeaux et favoriser les semences en vue d’une bonne récolte estivale.

La christianisation de traditions païennes

La Chandeleur, appelée aussi festa candelarum (la fête des chandelles), fait mémoire de la présentation de Jésus au Temple (Lc 2,22-40). Quarante jours après sa naissance, le vieillard Syméon reconnaît Jésus comme «lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël». Après les solennités de la Nativité et de l’Épiphanie, il s’agit d’une troisième manifestation de l’incarnation de Dieu en Jésus.

Au Ve siècle, le pape Gélase Ier associe cette fête aux chandelles, en christianisant des traditions hivernales païennes. En mémoire du chemin parcouru par Marie et Joseph vers le temple de Jérusalem, le pape organise à Rome le 2 février 472 des processions nocturnes à la lueur de cierges ou de chandelles. Les cierges allumés étaient ensuite bénis à l’église, ce qui assurait de bonnes récoltes l’année à venir. Cette tradition de bénir les bougies, qui perdure jusqu’à nos jours, rend visible la foi en Jésus, «lumière du monde».

Les crêpes du pape

Quant à l’origine et la signification de la coutume de manger des crêpes ce jour-ci, il existe une grande quantité d’anecdotes. Les uns sont en lien avec les fêtes païennes. À cette période, les prêtresses romaines déposaient devant Vesta des offrandes de gâteaux de blé qui rappellent nos crêpes actuelles. De plus, la forme ronde et la couleur dorée des crêpes pourraient se référer à l’astre solaire qui était vénéré pas les peuples pré-chrétiens.

Un autre récit relate que selon le dicton «si point ne veut de blé charbonneux, mange des crêpes à la Chandeleur», les paysans de l’antiquité préparaient des crêpes à la Chandeleur avec la farine excédentaire de l’année précédente; ceci en vue d’obtenir une bonne récolte l’année suivante.

La tradition chrétienne, en revanche, fait remonter l’origine des crêpes également au pape Gélase Ier. Il semblerait qu’il aurait offert des galettes aux pèlerins qui se rendaient dans la ville éternelle pour y déposer leur cierge. (cath.ch/dp)


Pâte à crêpes (pour 10 crêpes sucrés)

Après la théorie, un peu de pratique… Comment préparer une bonne pâte à crêpes pour la Chandeleur?

Les ingrédients:

– 2 œufs

– 250 g de farine

– 75 g de sucre

– 2 gouttes d’extrait de vanille

– 2,5 dl de lait

La préparation:

Mélanger les œufs, le lait et le sucre ainsi que les extraits de vanille. Fouetter en continue, incorporer la farine petit à petit, jusqu’à la pâte devienne bien homogène. Une fois terminé, laisser reposer la pâte au frais au moins pendant deux heures. Toutefois, plus elle repose, meilleures seront vos crêpes. Bon appétit!

Davide Pesenti

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/chandeleur-entre-traditions-liturgiques-et-culinaires/