Le week-end de conclusion des JMJ en est toujours le point culminant. C’est le moment où tous les participants, auxquels s’ajoutent toujours en grand nombre des habitants du pays hôte, se retrouvent, tous ensemble pour une veillée de prière sous la conduite du successeur de Pierre. Puis, après une adoration eucharistique, tous passent la nuit sur place pour retrouver le pape le lendemain, pour une dernière messe.
Panama ne fait pas exception à la tradition. Malgré les trente degrés affichés par le thermomètre, les jeunes affluent par dizaines, voire centaines, de milliers. Depuis le matin, c’est un flot ininterrompu de pèlerins qui se dirige vers un grand terrain vague, renommé parc Jean Paul II pour l’occasion. Les tentes se montent, les sacs de couchage se déplient, les matelas gonflables se remplissent d’air. En attendant le pape, chacun se repose et prépare sa nuit comme il peut.
C’est aussi l’occasion de revenir sur ces quelques jours de pèlerinage, mais aussi de rencontre. Pouvoir venir aux JMJ est «le plus grand don que Dieu m’ait fait», s’enthousiasme Dilcia, une Hondurienne d’une petite vingtaine d’années. C’est un «miracle», assure la jeune fille qui n’était jusqu’alors jamais sortie de son pays. Si le pape François n’avait pas fait le choix du Panama comme pays hôte de ce rassemblement mondial, jamais Dilcia n’y aurait participé.
Le Panama a d’ailleurs relevé le défi de l’organisation des JMJ, auxquelles ont certes participé beaucoup moins de jeunes que lors des précédentes éditions. «Mission accomplie», valide Kate, Américaine de Chicago qui a participé à toutes les JMJ depuis celles de 1997 à Paris. «Nous avons été accueillis comme des rois», approuve un Français. Certes tout n’a pas été parfait – certains ont attendu des heures pour obtenir leur ›kit du pèlerin’ – mais ce n’est jamais vraiment le cas pour les JMJ.
Au Panama, ces pèlerins ont retrouvé l’évêque de Rome et des jeunes du monde entier. «Ici, j’ai rencontré le Christ», affirme un adolescent salvadorien du nom de Yovani. «Nous souffrons dans nos pays, nous sommes ici pour lui apporter nos désirs de justice et de paix». Pour sa part, Mayra, Panaméenne de 19 ans, explique son choix d’être volontaire pendant ces JMJ en des termes similaires : «je voulais partager avec les autres cette joie de rencontrer le Christ».
Pour Kate, les JMJ sont un moment de discernement. En 1997, son couple battait de l’aile et était sur le point d’exploser. A Paris, Kate et son mari sont revenus à la source de leur mariage. Désormais, ils accompagnent des jeunes aux JMJ, pour leur donner l’occasion d’entendre à leur tour leur vocation. Beatriz et Dunia, deux religieuses honduriennes franciscaines oblates du Sacré Cœur, donnent la même raison à leur présence. Aider les jeunes à discerner et manifester leur présence à leurs côtés.
En attendant le chef de l’Eglise catholique, des chanteurs s’activent sur scène pour animer les pèlerins. Dans les endroits les plus isolés, le compteur de décibels tourne au minimum aux alentours de 100, soit le volume sonore d’un marteau-piqueur. C’est aussi le volume maximum autorisé dans les discothèques en France. Dans la foule, certains dansent ou accompagnent les chants. D’autres s’abritent sous leurs parasols pour essayer de fuir un peu la chaleur. Dans quelques heures, tous seront à genoux en silence, pour se recueillir devant le Saint Sacrement.
Maurice Page
Portail catholique suisse
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