Premier voyage apostolique du pape François de son pontificat, les JMJ à Rio du 22 au 28 juillet 2013 ont été l’occasion pour lui de se faire connaître auprès de la jeunesse du monde entier. Il a ainsi transmis des messages devenus depuis très présents dans ses prises de parole comme l’importance du rôle des grands-parents.
Depuis le balcon de l’archevêché de Rio de Janeiro, le 26 juillet, il avait ainsi rappelé à quel point le dialogue entre générations est essentiel pour chaque société, surtout à l’intérieur de la famille. Les plus âgés, avait-il répété à maintes reprises, contribuent particulièrement à la transmission des valeurs chrétiennes et de la sagesse.
Ainsi à la radio de l’archevêché le 27 juillet, il avait souligné à quel point la famille était «nécessaire pour la survie de l’humanité». Il avait aussi insisté une nouvelle fois sur l’importance de la solidarité, déplorant que ce mot «qui ne plaît pas soit bien souvent mis de côté». Et déjà, le pape François avait fustigé la culture du déchet qui laisse toujours de côté les enfants, les jeunes et les anciens, tous ceux qui ne produisent rien.
Le pape avait également fait part, au cours de son séjour brésilien, de ses inquiétudes quant à la perte de confiance dans les institutions politiques. Un thème, devenu également récurrent par la suite et encore récemment dans son message pour la Journée mondiale de la paix 2019 ainsi que pendant le synode sur les jeunes d’octobre 2018.
Avec sa croix, avait déclaré le pape sur la plage de Copacabana le 26 juillet 2013, »Jésus s’unit aux nombreux jeunes qui ne mettent plus leur confiance dans les institutions politiques, car ils y voient égoïsme et corruption». Il faut réhabiliter la politique, avait encore lancé le pape devant un parterre de responsables politiques brésiliens réunis le 27 juillet, les invitant à se mettre à l’écoute de ceux dont les cris demandent justice. «Que personne ne soit privé du nécessaire, avait-il encore demandé, et que dignité, fraternité et solidarité soient assurées à tous».
Ultimes moments forts de cette édition 2013, lors de la veillée du 27 juillet, le successeur de Pierre avait appelé les trois millions de jeunes rassemblés sur la plage à ne pas rester des «chrétiens partiels». «Ne restez pas au balcon de la vie, Jésus n’y est pas resté!». Un appel réitéré lors de la cérémonie de clôture le lendemain devant les trois millions de jeunes présents à se mobiliser pour la mission: «le Christ compte sur vous, l’Eglise compte sur vous, le pape compte sur vous».
Un appel à l’évangélisation qui préfigure celui lancé tout au long des JMJ de Cracovie trois ans plus tard au cours desquelles l’évêque de Rome n’a cessé d’encourager les jeunes à «lancer une empreinte dans l’histoire» en se mettant au service des plus faibles. Le papa François a en effet exhorté la ›génération selfie ’ à ne pas se regarder le nombril, ni se noyer dans le monde des jeux vidéo ou à passer des heures devant un ordinateur, mais plutôt à bâtir des ponts et en allant à la rencontre de leurs frères.
Lors du grand Chemin de croix sur la plaine de Blonia le 29 juillet 2016, sans ambiguïté, le successeur de Pierre a soutenu que «si quelqu’un, qui se dit chrétien, ne vit pas pour servir, sa vie ne vaut pas la peine d’être vécue». Et le pape François d’exhorter les jeunes à devenir des protagonistes dans le service. Le monde nous regarde, a lancé le pape aux jeunes après les avoir invité à être des «semeurs d’espérance».
Même chose pendant la veillée finale de ces JMJ polonaises, quand le chef de l’Eglise catholique a prononcé un puissant discours incitant les jeunes à ne pas végéter, ni confondre «le bonheur avec un divan» mais à s’engager à la suite du Christ avec courage, sans céder à la peur ou à la paralysie.
Et ce d’autant que le monde est encore marqué par la torture et la cruauté, avait-il déploré après sa visite dans les camps d’Auschwitz et de Birkenau. «Aujourd’hui, il y a des hommes et des femmes dans des prisons surpeuplées. Ils vivent, pardonnez [l’expression], comme des animaux». Le pontife avait également fustigé la «vague dévastatrice du terrorisme» quelques jours à peine après la mort du Père Hamel le 26 juillet, et prié pour que les hommes renoncent à tout désir de vengeance. (cath.ch/imedia/ah/bh)
Bernard Hallet
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