A deux exceptions près, tous les patrons de ces premières JMJ centroaméricaines sont latino-américains. Saint Juan Diego (1474-1548) a ainsi été choisi parmi ces patrons. Il est en effet le voyant de Notre-Dame de Guadalupe, dévotion mariale la plus importante en Amérique latine. L’image de la Vierge s’est d’ailleurs imprimée sur son manteau qui est désormais vénéré au Mexique par des millions de pèlerins. Après l’apparition, Juan Diego vécut en ermite. Il est canonisé en 2002.
Saint José Luis Sanchez del Rio (1913-1928) est un autre saint mexicain sous la protection duquel est placé le rassemblement du Panama. Durant la guerre civile des Cristeros, il est capturé par les forces gouvernementales anti-catholiques. Torturé, refusant de renier sa foi et clamant au contraire son amour pour le Christ, il est finalement abattu par ses geôliers. José Luis Sanchez del Rio est le plus jeunes des huit patrons des JMJ.
En poursuivant vers le sud des Amériques, vient le saint Mgr Oscar Romero (1917-1980), premier saint du Salvador. Alors que son pays souffre des violentes exactions contre les plus pauvres, Mgr Romero, archevêque de la capitale, prend leur défense. Cela lui vaudra d’être assassiné en pleine messe, alors qu’il prononce son homélie. Quelque 350’000 personnes s’unissent aux funérailles de l’archevêque. Béatifié en 2015, celui qui est parfois appelé le ›patron des Amériques’ a été canonisé en octobre dernier.
Un peu plus au sud du Salvador, après le Honduras, se trouve le Nicaragua, pays de bienheureuse sœur María Romero Meneses (1902-1977). Religieuse au sein de l’institut des Filles de Marie-Auxiliatrice, elle est envoyée au Costa Rica où elle s’occupe d’œuvres d’éducation. Mystique, elle est source de conseils pour beaucoup et marque par son engagement caritatif. Elle a été la première personne d’Amérique centrale à être béatifiée individuellement, en avril 2002.
Les deux derniers patrons des JMJ latino-américaines sont originaires du Pérou. Saint Martin de Porrès (1579-1639) est le fils d’un Espagnol issu de la noblesse et d’une esclave noire libérée. A 16 ans, il rejoint le Tiers-Ordre dominicain et accepte les tâches les plus humbles, avec joie et dévouement. Lorsqu’il ne prie pas ou ne s’attelle pas aux tâches domestiques, Martin de Porrès visite les malades. Au bout de neuf ans, il prononce les vœux dominicains, mais conserve son humble vie.
Contemporaine de Martin de Porrès, sainte Rose de Lima (1586-1617) est celle parmi les huit patrons à avoir été canonisée il y a le plus longtemps: en 1671, soit quelques décennies après sa mort. Issue d’une famille pauvre, elle prend sainte Catherine de Sienne pour modèle de vie et de foi. A 20 ans, elle prend l’habit des tertiaires dominicaines. Cette mystique se dévoue pour les plus défavorisés et, à sa mort, le peuple de Lima accourt sur sa tombe.
Le plus connu des huit patrons est assurément saint Jean Paul II (1920-2005). Originaire de Pologne, il est élu pape en 1978, à 58 ans seulement. Surnommé ›l’athlète de Dieu’, il est l’inventeur des JMJ, qu’il réunit pour la première fois à Rome en 1985. Infatigable, ce successeur de Pierre est allé à la rencontre des jeunes du monde entier, de Buenos Aires à Manille, en passant par Paris et Toronto. Reconnaissante, toute une génération de catholiques aime à se dénommer ›génération Jean Paul II’.
Enfin, le dernier patron est saint Jean Bosco (1815-1888), le fondateur de la Congrégation des salésiens. Ce prêtre italien, originaire du Piémont, a voué toute sa vie à l’éducation des jeunes, en particulier ceux venant des milieux les plus défavorisés. Il fonde notamment des patronages pour insérer ces enfants. Canonisé en 1934, il est le saint patron des apprentis et a donné son nom à d’innombrables institutions d’éducation. (cath.ch/imedia/xln/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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