Rome justifie cette présence, car le but de la diplomatie vaticane est de «protéger la paix», a déclaré Alessandro Gisotti, directeur ad interim du Bureau de presse du Saint-Siège le 14 janvier 2019.
Réélu le 20 mai 2018 à la tête du Venezuela, Nicolas Maduro a été investi le 10 janvier pour un second mandat. Cette élection a été cependant vivement contestée par l’opposition et une partie de la communauté internationale. Ainsi, de nombreux pays d’Amérique latine et de pays occidentaux n’ont pas envoyé de représentant à cette cérémonie. Pour l’Assemblée nationale, tenue par l’opposition, c’est à elle d’exercer le pouvoir.
L’Assemblée nationale est la seule institution politique légitime aux yeux des évêques du Venezuela, rappelle Vatican News. Alors que la Conférence épiscopale du pays s’opposait ainsi ouvertement à ce nouveau mandat de Nicolas Maduro pour une durée de six ans, la presse n’a pas manqué de constater la présence d’un représentant du Saint-Siège à la cérémonie d’investiture.
Le Vatican et l’Etat vénézuélien entretiennent des relations diplomatiques
Parmi les représentants malgré tout présents, figurait notamment Mgr George Koovakad, chargé d’affaires ad interim à la nonciature de Caracas. Cette présence, a déclaré Alessandro Gisotti, s’explique par le fait que le Vatican et l’Etat vénézuélien entretiennent des relations diplomatiques. De plus, l’activité diplomatique du Siège apostolique, a-t-il poursuivi, «a pour finalité de promouvoir le bien commun, protéger la paix et garantir le respect de la dignité humaine».
Bien que le Saint-Siège ait été représenté à la cérémonie d’investiture, a tempéré Alessandro Gisotti, il continue avec les évêques du pays à «aider le peuple vénézuélien, qui souffre des implications humanitaires et sociales de la grave situation» que traverse ce pays. Le nonce au Venezuela, Mgr Aldo Giordano, a ainsi concélébré le 13 janvier une messe pour la paix, aux côtés du cardinal Baltazar Enrique Porras Cardozo, administrateur apostolique de Caracas.
La situation au Venezuela est une des préoccupations majeures de la diplomatie vaticane. Le Saint-Siège a ainsi tenté de mener plusieurs médiations entre gouvernement et opposition, mais celles-ci ont échoué. «Je formule des souhaits comparables pour le Venezuela bien-aimé, afin que soient trouvés des moyens institutionnels et pacifiques pour résoudre la crise politique, sociale et économique», a encore espéré le pape François le 7 janvier lors de ses vœux au corps diplomatique.
Depuis plusieurs années, le Venezuela traverse une crise économique et politique qui a poussé des millions d’habitants à fuir le pays. Tous les jours, quelque 5’500 personnes quittent le Venezuela, d’après le HCR (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés) et l’OIM (l’Organisation internationale pour les migrations). (cath.ch/imedia/xln/be)
Jacques Berset
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