Migrants en détresse en mer: les évêques de l'Union européenne interpellent les Etats

Après plus de deux semaines en Méditerranée, ballotés en mer dans l’attente d’un port d’accueil, 49 migrants et les bénévoles du navire de l’ONG Sea-Watch ont pu débarquer à Malte, après un accord pour les répartir dans huit autres pays européens. Les évêques de l’Union européenne demandent aux Etats de l’UE de faire prévaloir la vie humaine sur tout autre intérêt.

La Commission des Episcopats de l’Union européenne (COMECE) salue la solution trouvée, mais appelle les Etats membres à prendre leurs responsabilités vis-à-vis des migrants en détresse en mer.

La COMECE partage la profonde préoccupation exprimée par la Conférence épiscopale de Malte envers la situation de ces migrants: nous ne pouvons pas rester «sourds au cri de douleur de l’humanité souffrante», car «nous sommes appelés à faire de l’amour, de la compassion, de la miséricorde et de la solidarité un vrai programme de vie, un style de comportement dans nos relations les uns avec les autres».

Les gouvernements ne doivent pas fuir leurs responsabilités

Les efforts déployés par l’Eglise catholique et la société civile pour accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les migrants ne peuvent cependant pas se substituer à la responsabilité des gouvernements. Ils ont à veiller à ce que les nouveaux arrivants soient sauvés lorsqu’ils sont échoués en mer, placés dans un endroit sûr, traités avec humanité et qu’ils bénéficient de l’assistance nécessaire, rappelle la COMECE.

Une migration sûre exige également la coopération des pays de départ, de transit et de destination afin d’éviter que les personnes en quête d’une vie meilleure ne se lancent dans des voyages périlleux ayant fait des milliers de victimes en Méditerranée.

La COMECE appelle les Etats membres de l’UE à exercer leur responsabilité commune à l’égard des migrants, en particulier lorsqu’ils se trouvent en mer, à coopérer avec les pays les plus touchés par l’arrivée de migrants et à créer un mécanisme garantissant que les principes de dignité humaine et de bien commun prévalent sur les autres considérations.

Faire prévaloir la vie humaine

«Nous reconnaissons que Malte, le plus petit Etat membre de l’Union européenne, n’était ni l’autorité responsable ni le port de sécurité le plus proche lorsque ces migrants ont été secourus», écrivent dans un communiqué commun Mgr Charles J. Scicluna, archevêque de Malte, son auxiliaire, Mgr Joseph Galea Curmi, et l’évêque de Gozo, Mgr Mario Grech. Tous trois saluent les efforts déployés par toutes les parties concernées «pour faire prévaloir la vie humaine sur tout autre intérêt».

Pour la COMECE, l’importance du phénomène aux frontières de l’UE est préoccupante, tout comme le sont les tragédies et les décès qui résultent du désespoir des migrants. Ils relèvent que de nombreux migrants sont victimes des activités criminelles des passeurs et des trafiquants.

L’intégration des migrants et des demandeurs d’asile est un défi aux yeux du Secrétariat de la COMECE, qui travaille pour que les droits des migrants, des réfugiés et des sociétés d’accueil soient harmonisés et respectés dans l’UE «au nom du bien commun et dans un esprit chrétien d’accueil de l’étranger». La mission de la COMECE, composée d’évêques des 28 Etats membres de l’UE, est d’accompagner la politique de l’Union Européenne dans chaque domaine d’intérêt pour l’Eglise. (cath.ch/comece/be)

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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