Sur les 200’000 pèlerins attendus au Panama, quelque 1’300 Français devraient répondre présents. Un chiffre loin d’être ridicule, mais nettement plus bas que pour les précédentes éditions des JMJ. Cela s’explique notamment par la distance, mais surtout par la date choisie, avance Anne Thibout: en janvier, les étudiants ne sont pas en vacances.
La grande majorité des jeunes sont donc des jeunes professionnels. Ceux-ci, tient à souligner la jeune responsable, sont issus de tous les milieux, pas seulement des classes les plus aisées. Certains ont ainsi mené ce projet sur plus d’une année, afin de recueillir les fonds nécessaires au déplacement vers l’Amérique centrale. Un couple, illustre-t-elle, a même choisi de se rendre au Panama pour son voyage de noces. D’autres – une vingtaine – rejoignent le pays du célèbre canal en bateau et doivent arriver le 14 janvier, après plusieurs mois de traversée.
Du Panama, admet Anne Thibout, les jeunes Français ne connaissaient pas grand-chose. La plupart du temps, le pays était associé aux Panama papers, ce scandale d’évasion fiscale planétaire en 2016. L’étude du pays en amont du pèlerinage leur a permis de découvrir une culture. «Les jeunes sont en attente de découvrir la richesse du folklore panaméen», insiste la Française. Pour eux, ce sera un véritable «dépaysement».
La quasi-totale absence d’étudiants français au rassemblement a pour conséquence un hausse de la moyenne d’âge à 27 ans, nettement plus élévée que pour les précédentes JMJ. Ce qui permet de «recentrer» la rencontre sur sa cible originelle, mentionne Anne Thibout: «les jeunes adultes plutôt que les vieux adolescents». De plus, ceux-ci manifestent souvent «plus de soif spirituelle».
La participation du chef de l’Eglise catholique est également une des motivations des pèlerins, selon Anne Thibout. «On vient aussi pour une rencontre avec le pape», déclare-t-elle. D’autant que quelques mois après le synode d’octobre 2018 sur les jeunes, ceux-ci attendent du Souverain pontife un «message fort», un lien particulier avec les jeunes.
Quelque 12 évêques accompagneront les Français, dont trois des quatre représentants de l’épiscopat français lors du synode sur les jeunes d’octobre dernier. En revanche, aucun cardinal français ne fera le déplacement. Ni Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, qui présidera un rassemblement de jeunes dans son archidiocèse.
L’habitude voulant que les JMJ alternent une fois en Europe une fois ailleurs dans le monde, la prochaine rencontre ne devrait donc pas être aussi lointaine pour les jeunes Français. Le site hispanophone Religión Digital affirmait ainsi en décembre qu’elle aurait lieu au Portugal, en 2022. Mais tant que le choix n’est pas annoncé, la décision du pontife peut encore changer. En 2016, le nom de la Corée du Sud revenait ainsi avec insistance pour succéder aux JMJ de Cracovie (Pologne). C’est finalement le Panama que le premier pape latino-américain avait élu. (cath.ch/imedia/xln/mp)
Maurice Page
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