Né en 1967, Mgr Vuillemin a suivi sa formation au séminaire interdiocésain de Lorraine, à l’université de Metz et à l’Institut catholique de Paris. Il est ainsi titulaire d’un doctorat en droit canonique et civil. Après son ordination en 1994 pour le diocèse de Saint-Dié, il a notamment été vicaire puis curé de paroisse, mais aussi vice-official de l’Officialité métropolitaine de Besançon. Depuis 2012, il était curé doyen des paroisses d’Epinal.
A Metz, Mgr Vuillemin viendra seconder l’évêque en titre, Mgr Jean-Christophe Lagleize. Ce dernier est à la conduite pastorale de ce diocèse depuis septembre 2013. Agé de 64 ans, il avait annoncé en avril dernier avoir demandé d’être assisté d’un auxiliaire «pour des raisons de santé». Le prélat souffre en effet d’un «dysfonctionnement cardiaque».
Si la nomination de Mgr Vuillemin a été annoncée par le Journal Officiel, c’est qu’il a été formellement nommé par le président de la République. En effet, l’Alsace et la Moselle (département de Metz), sont des possessions allemandes lorsque la République française adopte en 1905 la loi de séparation des Eglises et de l’Etat et abroge donc unilatéralement le régime concordataire de 1801. A leur retour dans le giron français en 1919, après la Première Guerre mondiale, ces deux régions exigent de rester sous le régime de 1801.
Ainsi la nomination d’un évêque en Alsace-Moselle résulte d’un processus complexe. Tout d’abord, l’ambassade de France près le Saint-Siège propose trois noms à la Congrégation pour les évêques, qui en choisit un au nom du pape. Le président de la République le nomme alors évêque par un décret secret dont le Vatican est notifié. Le pape émet alors une bulle d’investiture et informe la France. Après consultation du Conseil d’Etat, le président signe un décret officiel de nomination, qui paraît au Journal Officiel du lendemain.
Daté du 7 janvier, le décret présidentiel stipule donc que la nomination de Mgr Vuillemin intervient après une bulle du pape François signée le 8 octobre dernier. Cette nomination devrait être annoncée ce 8 janvier dans le bolletino quotidien – paraissant à midi – et dans L’Osservatore Romano, journal officiel du Saint-Siège.
Dans les faits, le rôle de la République française dans la nomination des évêques d’Alsace-Moselle est de nos jours largement symbolique. En 2013 toutefois, des rumeurs avaient fait état d’un refus de la République française du candidat proposé par la Congrégation pour les évêques pour l’archevêché de Strasbourg. Ces rumeurs ont depuis été démenties. (cath.ch/imedia/xln/bh)
Bernard Hallet
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