Mgr Zanchetta, rappelle Alessandro Gisotti, directeur intérimaire du Bureau de presse du Saint-Siège, avait démissionné de la conduite pastorale du diocèse d’Orán (Argentine) en août 2017 alors qu’il n’avait que 53 ans. Des difficultés et des rapports très tendus avec le clergé diocésain avaient été évoqués. «S’il y avait alors eu des accusations d’autoritarisme, il n’y avait aucune accusation d’abus sexuel», précise Alessando Gisotti.
Ce n’est qu’en décembre 2017, après un temps en Espagne, que Mgr Zanchetta a été nommé assesseur de l’APSA. Cette fonction, a précisé le directeur ad interim du Bureau de presse, «ne prévoit aucune responsabilité de direction». A l’époque, il n’y avait toujours aucune accusation d’abus sexuel. Les premières accusations ont été formulées à l’automne 2018 selon Alessandro Gisotti.
«Sur la base de ces accusations et de nouvelles parues dans les médias, a-t-il détaillé, l’actuel évêque d’Orán a déjà recueilli des témoignages qui devraient être transmis à la Congrégation pour la doctrine de la foi». Si ces éléments devaient être «confirmés», la commission spéciale d’enquête sur les évêques du dicastère se saisira du cas, a assuré Alessandro Gisotti.
Pendant la durée de l’enquête Mgr Zanchetta s’abstiendra de travailler au sein de l’APSA. Cette administration gère les biens immobiliers du Saint-Siège et le poste d’assesseur y avait été créé avec l’arrivée du Mgr Zanchetta.
Avant son élection en 2013, le pape François avait notamment côtoyé Mgr Zanchetta au sein de la Conférence épiscopale argentine. En effet, le pape, alors archevêque de Buenos Aires, en a un temps été le président tandis que le prélat en était sous-secrétaire. La nomination de Mgr Zanchetta à Orán a d’ailleurs été une des premières décidées par le pape François. Celle-ci est intervenue en juillet 2013, soit quatre mois après son élection.
Le pape François a récemment encore martelé son intention de combattre les abus sexuels, où qu’ils aient lieu dans l’Eglise. Le 21 décembre dernier, il affirmait ainsi que l’Eglise ne cherchera jamais à étouffer ou à sous-estimer ces faits et si cela a pu être le cas dans le passé, cela ne doit plus jamais se produire. «C’est le choix et la décision de toute l’Eglise», avait-il insisté expliquant que le plus grand scandale en la matière, c’est de couvrir la vérité. (cath.ch/imedia/xln/bh)
Bernard Hallet
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