La police japonaise a arrêté un moine d’une quarantaine d’années sur une route de la préfecture de Fukui, dans l’ouest du pays. Le religieux se rendait à un service commémoratif et portait une robe qui descendait au-dessous des genoux. Selon le site du quotidien anglais The Guardian, la maréchaussée lui a signifié que conduire avec sa robe, trop contraignante, nuit à sa sécurité. Montant de l’amende: 54 francs pour cette faute vestimentaire autant que routière.
Des reportages relatant ce qui aurait pu rester anecdotique ont déclenché une vague de solidarité à travers tout l’archipel. Des moines bouddhistes ont en effet posté des vidéos sur la toile en se montrant dans diverses activités pour prouver que conduire en robe de moine ne nuisait en rien à la sécurité routière.
Planche à roulettes, saut à la corde, jonglerie, autant de prouesses physiques et artistiques qu’ont réalisées ces religieux solidaires de leur frère, à leurs yeux injustement sanctionné. Ces numéros ont été exécutés en habit traditionnel et accompagnés du hashtag «Je peux le faire en robe de chambre». Ils tendaient à démontrer, outre l’adresse des religieux, l’amplitude que laisse une robe traditionnelle de moine dans des exercices autrement plus acrobatiques que la gestion d’un simple pédalier d’automobile.
La toile s’est enflammée autour de cette controverse d’un genre nouveau. De nombreux commentaires ont fait l’éloge de l’agilité des religieux et pris la défense du moine fautif aux yeux de la loi.
L’ordre de Kyoto, dont dépend le moine, s’est insurgé de l’application stricte du code de la route sur les vêtements «dangereux». Une observance trop rigide de la réglementation, déplorent les bouddhistes, pourrait entraver les moines dans leur capacité à remplir leurs devoirs de religieux.
Le moine a refusé de payer l’amende et n’a pas donné suite aux rappels. Il pourrait être accusé d’infraction au code de la route et présenté devant un tribunal. S’y rendra-t-il en planche à roulettes? (cath.ch/bh)
Bernard Hallet
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