Pour le Père Lombardi, à la tête du Bureau de presse entre 2006 et 2016, l’année 2018 a représenté un «tournant» dans l’approche des scandales des abus sexuels, avec un engagement «très fort» du pape François. Une attitude «proactive» qui se caractérise notamment par la convocation à Rome du 21 au 24 février prochains des présidents des conférences épiscopales du monde entier.
Cette convocation, a estimé le prêtre jésuite, est d’autant plus nécessaire que «certaines personnes, des responsables, parfois des évêques, n’ont pas compris la profondeur du problème». En effet, a-t-il développé, «il ne suffit pas d’avoir les idées claires et les instruments, il faut participer en profondeur aux souffrances, aux blessures des victimes». La rencontre de février doit donc être «déterminante», a insisté le Père Lombardi.
Dans un article paru dans la revue Civiltà Cattolica publiée le 13 décembre dernier, celui qui est désormais président de la Fondation Benoît XVI-Joseph Ratzinger, avait déjà dénoncé «l’incroyable naïveté» de certains prélats qui «n’ont presque rien fait» concernant les abus sexuels. La rencontre de février, avait-il alors écrit, doit permettre de «regarder en face» la situation, y compris sur les plans «expérientiel et émotionnel».
Les préparateurs de la rencontre de février ont d’ailleurs écrit à tous les participants pour leur demander de «s’approcher et visiter» des victimes d’abus sexuels en amont de leur venue à Rome. Ainsi, avait-il expliqué, il serait possible «d’apprendre de première main la souffrance qu’elles ont endurée» afin de pleinement «reconnaître la vérité de ce qui s’est passé». (cath.ch/imedia/cg/xln/rz)
Raphaël Zbinden
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