La chapelle Pauline, et le mystérieux regard de saint Pierre (SERIE 4/5)

La basilique Saint-Pierre, la chapelle Sixtine et même la paroisse Sainte-Anne sont connues des visiteurs et pèlerins du Vatican. Mais le petit Etat compte d’autres lieux de prière, habituellement fermés au public. En cette fin d’année, I.MEDIA vous propose de découvrir cinq de ces églises et chapelles.

La chapelle Pauline, de style Renaissance, doit son nom au pape Paul III, qui la fait construire de 1537 à 1539. Inaccessible aux visiteurs, elle est un lieu de prière réservé aux papes. Jusqu’en 1670, de nombreux conclaves se sont tenus dans la Chapelle Pauline, alors que la chapelle Sixtine, dite «chapelle grande», tombait en ruine.

Située au cœur du palais apostolique au Vatican à quelques mètres de la chapelle Sixtine, la chapelle Pauline (en italien cappella Paolina) est ornée de deux fresques représentant les derniers instants de saint Pierre et les premiers comme chrétien de saint Paul. La première est particulièrement connue pour le regard mystérieux du premier des pontifes, qui semble se diriger vers le spectateur.

Ces deux grandes fresques de Michel-Ange consacrées aux saints Pierre et Paul sont les dernières peintures connues de l’artiste. À la demande de Paul III, Michel-Ange, alors âgé de 75 ans, exécute entre 1542 et 1550 ces deux fresques monumentales: le Martyre de saint Pierre, sur le mur de droite, de 1542 à 1545, et la Conversion de saint Paul, sur le mur de gauche, de 1545 à 1550.

Traditionnellement, il était de coutume de dire que saint Pierre avait été peint de façon à regarder dans les yeux les cardinaux qui s’apprêtaient à élire son successeur. Et l’élu, entrant ensuite dans la chapelle pour prier, aurait lui aussi à chaque fois croisé le regard du premier des apôtres, comme pour lui signifier qu’il devait se préparer à tous les sacrifices.

«Chercher la lumière»

Dans l’homélie prononcée lors de l’inauguration de la chapelle après ses travaux de restauration en juillet 2009, Benoît XVI a donné une interprétation nouvelle du regard de Pierre dans la fresque de Michel-Ange. Le pape allemand avait en effet plutôt estimé que le regard de Pierre veut se tourner, non pas vers le visiteur, mais vers le visage de Paul, sur le mur d’en face.

Ce dernier «ne voit pas, mais porte en lui la lumière du Christ ressuscité», avait ainsi déclaré Benoît XVI. «C’est comme si Pierre, à l’heure de l’épreuve suprême, cherchait cette lumière qui a donné la vraie foi à Paul».

Aujourd’hui encore avant l’ouverture d’un conclave, les cardinaux du Sacré Collège se rassemblent dans la chapelle Pauline pour assister à un sermon qui leur rappelle leurs obligations. Ils se retirent ensuite dans la chapelle Sixtine pour procéder à l’élection du nouveau pontife. (cath.ch/imedia/ah/bh)

Bernard Hallet

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