Le parlement du pays a voté, en novembre 2018, une nouvelle loi sur les libertés religieuses, de croyance et de culte, afin de lutter contre la prolifération des nouvelles sectes chrétiennes qui envahissent le pays.
Francisco de Castro Maria, directeur national des Affaires religieuses du Ministère angolais de la Culture, affirme que plus de 50 % des Eglises établies dans le pays sont étrangères, venant principalement de la République démocratique du Congo, du Brésil, du Nigeria et du Sénégal.
L’adoption de cette nouvelle disposition est l’aboutissement d’un long processus de lutte contre l’implantation des nouvelles sectes religieuses en Angola, entamée depuis 2013. Le pays comptait, à cette date, quelque 900 nouvelles «Eglises». Seules 83 d’entre elles étaient reconnues officiellement par le Ministère de la Culture et autorisées à mener leurs activités.
Selon différentes statistiques rapportées par l’agence de presse angolaise ANGOP, ces églises ont été fermées dans plusieurs provinces du nord du pays, à savoir Cabinda: 900, Bengo: 21, Zaire: 7, Uige: 79. 29 autres ont été fermées à Luanda Sul, à l’est.
En plus de ces fermetures de lieux de culte chrétiens, onze pasteurs d’Eglises chrétiennes ont été interpellés à Cabinda par la police nationale, pour «désobéissance». Ils appartiennent aux dénominations Union Esprit-Saint (Mpeve Ya Nlongo), Ministère du Département du Pouvoir de Dieu, Ministère de l’Arche d’Alliance, Eglise catholique des Amériques, Message du Dernier Temps, Union Evangélique Baptiste d’Angola (UEBA), Eglise Evangélique Baptiste en Angola (IEBA).
Dans un communiqué rapporté par l’agence ANGOP, le commandement de la police provinciale a souligné que ces pasteurs ont été arrêtés au cours d’opérations menées du 16 au 23 décembre dernier.
«De manière délibérée et en récidivant, ils ont rouvert leurs églises, y ont organisé des cultes, alors qu’elles avaient été fermées. Ils ont donc agit en hors-la-loi», a-t-il fait remarquer.
Pour le commissaire divisionnaire de police José da Mónica Felé, parmi les églises fermées, 58 sont reconnues par l’Etat, mais exercent leurs activités dans des installations inadaptées pour la pratique religieuse, et 143 n’avaient pas de «personnalité civile». (cath.ch/ibc/be)
Jacques Berset
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