Depuis son départ à la retraite, il y a quatre ans, Raphaël Pasquier navigue quotidiennement entre le calendrier liturgique et quelques auteurs spirituels de tous horizons. «Toute une jonglerie», sourit-il. «Les Sœurs de Saint-Paul m’ont confié ce mandat qui rejoignait mon expérience professionnelle. Comme journaliste au Centre Catholique de Radio et Télévision, j’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreux écrivains et auteurs spirituels.»
C’est dans ce grand réseau qu’il puise les textes proposés au jour le jour dans le calendrier. Un choix encadré par une ligne relativement précise. «Je sélectionne des textes qui entrent en résonance avec l’Evangile du jour. Je suis également attentif à la dimension diaconale de ces écrits. Et j’essaie de garder une certaine parité dans la distribution de la parole: hommes-femmes, clercs-laïcs. Tout en puisant dans un panel d’auteurs œcuménique».
Au fil des pages de cette édition, Raphaël Pasquier convoque ainsi l’écrivaine Sylvie Germain, l’auteure spirituelle Madeleine Delbrêl ou encore le moine allemand Anselm Grün. On y retrouve également de nombreux auteurs romands – Martin Hoegger, Martial Python, Guy Musy, François-Xavier Amherdt, Monique Bondolfi-Masraff, Jean Civelli, Charles Morerod, Bernard Miserez ou encore Yvan Mudry – ainsi que des grandes figures de la spiritualité chrétienne.
Et s’il ne fallait ne garder qu’un seul auteur? «Difficile de choisir. J’accorde une grande attention à l’abbé Pierre, au Père Wresinski, à la Petite Thérèse ou Thérèse d’Avila. Mais s’il fallait choisir, ce serait sans doute le jésuite Didier Rimaud, confesse Raphaël Pasquier. C’est un poète dont la parole est toujours surprenante. Prenez Noël. Pour lui, ce n’est pas la fête de la lumière, mais le moment de l’obscurité qui écrase la lumière. Le moment de l’exclusion: cette famille, on n’en veut pas; cet enfant est rejeté. La lumière viendra plus tard, à l’Épiphanie. Noël, c’est une lutte contre la lumière, selon Rimaud».
«Prions en Eglise ou Magnificat sont une alternative au calendrier Saint-Paul, reconnaît Raphaël Pasquier et la concurrence du numérique est rude». Pourtant, il croit à cette mission, d’autant que la diffusion du calendrier reste intéressante: «14’000 exemplaires, me semble-t-il».
«Je suis solidaire de quelque chose qui appartient au patrimoine romand et qui remonte au chanoine Joseph Schorderet (1840-1893), fondateur de l’Oeuvre Saint-Paul et du quotidien fribourgeois La Liberté». C’est actuellement pour l’édition 2021 à laquelle il consacre ses trois heures de travail quotidiennes.
Calendrier Saint-Paul 2019, Editions St Augustin
Pierre Pistoletti
Portail catholique suisse