Dans son article, le jésuite donne sa vision de la convocation à Rome des présidents des conférences épiscopales, du 21 au 24 février 2019, pour affronter la question des abus sexuels et de la protection des mineurs. Pour lui, cette rencontre inédite s’inscrit dans une perspective synodale, afin d’apporter une «réponse concordante» de l’entière communauté catholique. Les participants ne seront pas des représentants de communautés locales mais les «responsables du peuple de Dieu en chemin dans son ensemble».
Pour le Père Lombardi, il y a en effet urgence face au problème toujours plus grave des abus sexuels. Tout d’abord, explique-t-il, car quelques épiscopats «n’ont presque rien fait» pour les combattre, considérant avec une «incroyable naïveté» que leur pays n’est pas concerné. Il faut donc «regarder en face» la réalité, et pas seulement sur le plan théorique mais aussi expérientiel et émotionnel.
Cette réunion à Rome, poursuit le jésuite, doit aussi permettre une prise de conscience de plusieurs enjeux. Notamment que toute forme de mensonge dans la gestion des cas d’abus doit être «radicalement exclue». Il faut au contraire communiquer avec clarté et transparence, en collaboration avec les autorités locales. L’Eglise doit ainsi se montrer engagée dans cette cause.
Il est de même important, selon le Père Lombardi, que les évêques rentrent dans leurs pays avec l’esprit de synodalité, c’est-à-dire celui qui accorde une importance fondamentale à l’écoute et au respect réciproque. Cette attitude, espère-t-il, doit en particulier se développer dans les pays – surtout en Afrique et en Asie – où la culture «inhibe et rend très difficile» pour les victimes de parler. Ce qui ne veut pas dire que le problème n’existe pas, insiste le Père Lombardi. (cath.ch/imedia/xln/rz)
Raphaël Zbinden
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