Selon les médias chiliens, l’enquête, qui a débuté le 5 décembre 2018 et devrait durer plusieurs mois, porte sur des soupçons d’abus sexuels de la part de prêtres dont ont été victimes des religieuses diocésaines du Bon Samaritain.
Selon la nonciature, le but de cette visite apostolique est «de recueillir les informations nécessaires à une connaissance approfondie de l’Institut et de les transmettre au Saint-Siège, en vue des décisions jugées opportunes».
Plusieurs ex-religieuses de cette congrégation ont dénoncé une série d’abus sexuels commis par des prêtres visitant cette communauté dédiée aux soins des malades.
Suite à des dénonciations, la Congrégation romaine pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique a décidé d’effectuer une visite apostolique à l’Institut religieux de droit diocésain des Sœurs du Bon Samaritain, basé dans le diocèse de Talca.
A cette fin, le dicastère romain susmentionné a nommé une visiteuse apostolique en la personne de Sœur Rosario Alonso, de la congrégation des Filles de Marie Auxiliatrice, soutenue dans cette tâche par le Père franciscain Maurizio Bridio. La Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique à Rome n’a parlé que d’une «visite apostolique» sans entrer dans les faits présumés de l’affaire qui justifie son intervention.
Selon les médias chiliens, les accusations concernent des agressions sexuelles systématiques commises par des prêtres. Les religieuses qui s’étaient défendues ont été punies et exclues par la supérieure de la communauté.
Dans un reportage diffusé le 24 juillet 2018 par la Télévision Nationale du Chili (TVN), cinq ex-religieuses ont dénoncé les abus sexuels et les abus de pouvoir dans la congrégation. Elles ont déclaré avoir été maltraitées lorsqu’elles ont rapporté les faits à leur supérieure. Dans ce reportage, Yolanda Tondreaux, une ex-religieuse, s’en veut d’avoir gardé le silence. «Il y a plus de 23 sœurs qui, en un an, ont été renvoyées de la congrégation parce qu’elles ont été victimes d’abus sexuels et d’abus de pouvoir». Elle-même a révélé avoir été harcelée par un prêtre.
Les dénonciatrices ont assuré que l’évêque local de l’époque, Mgr Horacio Valenzuela, était au courant de ces événements, mais n’aurait rien fait. Sous pression, Mgr Valenzuela a dû remettre sa démission le 18 mai 2018. Elle a été acceptée par le pape François le 28 juin suivant. (cath.ch/aciprensa/kathpress/be)
Jacques Berset
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