Sept fenêtres pour entrer dans l’Avent

Au cours des quatre semaines de l’Avent, la liturgie catholique invite à prendre la posture du veilleur et à se mettre en chemin. Regard, en sept fenêtres, sur un temps liturgique d’une grande richesse.

Recommencer

L’Avent marque un nouveau commencement, le début d’une nouvelle année liturgique. Au cours d’une période de l’année où rien d’autre ne commence, l’Église atteste de la centralité du Christ pour le destin de l’humanité. Car avec la naissance de Jésus, une nouvelle ère a commencé.

Attendre

L’Avent est un temps de double attente: celle de la célébration de la Nativité du Seigneur et celle de «son retour à la fin des temps». Cette attente fonde toute vie chrétienne. Veiller et demeurer prêts pour accueillir le Seigneur ne signifie toutefois pas endosser une attente passive. La liturgie invite ainsi à la vigilance, mais aussi à l’action. Car l’engagement quotidien à la suite du Christ est le signe le plus palpable du Royaume qui est proche.

Veiller

La liturgie immerge le chrétien dans l’expérience caractéristique de l’Avent que la théologie nomme le «déjà et pas encore». Si l’attente du retour du Christ n’a pas encore trouvé son accomplissement, elle s’est toutefois déjà réalisée par sa «venue dans le monde» (Jn 1). Une telle tension entre la présence de Dieu sur Terre et son achèvement se reflète, en particulier, dans les préfaces (parties introductives des prières eucharistiques) propres à ce temps liturgique.

Cheminer

L’Avent est un itinéraire de foi. Les textes liturgiques plongent le croyant dans un cheminement existentiel. «Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers» (Lc 3,4 evangile du 3eme dimanche), exhortent-ils d’une part. Ils ouvrent d’autre part vers «l’attente de la bienheureuse espérance du Seigneur» (Sacrosanctum Concilium 102), lorsqu’on «verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire»(Lc 21, 27 evangile du 1er dimanche).

Se réjouir

Loin de la frénésie qui prend la société de consommation durant cette période, la liturgie accompagne le fidèle dans un temps riche en appels subtils et respectueux de la liberté de l’homme. Elle donne à vivre un temps de joie sobre, en partie même austère. Cette joie colore en particulier le 3ème dimanche qu’on nomme Gaudete (Réjouissez-vous en latin-du premier mot de l’antienne d’entrée). Les oraisons et la couleur rose, au coeur d’une période où la couleur liturgique est le violet, évoquent cette attitude: «Tu le vois, Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton Fils; dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère».

Espérer

Les textes liturgiques de l’Avent invitent également à cultiver l’espérance. Une espérance appelée à prendre chair dans la vie quotidienne et qui permette de vivre dans l’attente confiante et l’ouverture nécessaire à la nouveauté de Dieu. Les trois figures clé des lectures bibliques de l’Avent incarnent cette démarche: Isaïe, le prophète des temps messianiques; Jean-Baptiste, le prophète de l’annonce du salut imminent; Marie, chez laquelle l’attente et l’espérance ont trouvé leur accomplissement.

Illuminer

Comme les «messes-rorate» à la lueur des cierges, allumer progressivement les bougies de la couronne de l’Avent est une expérience révélatrice. Elle manifeste l’importance de la lumière en cette période où la nuit prend de plus en plus le dessus sur le jour. Car chaque flamme contribue à «raviver la mémoire des différentes étapes de l’histoire du salut antérieure au Christ, et elle symbolise la lumière des prophéties qui, tout au long de l’histoire, illuminèrent la nuit de l’attente du peuple de Dieu, jusqu’à l’apparition du Soleil de justice». (cath.ch/dp)

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

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