Chercher sa propre réalisation dans les idoles de ce monde «nous vide et nous asservit», a lancé le pape. Seule la gratitude envers Dieu, fondement de notre obéissance, nous libère des idolâtries. Mais pour vivre cette libération, il faut un cœur nouveau habité par le Saint-Esprit et des désirs nouveaux.
Cette «transplantation» du cœur est semée en nous à travers les Dix commandements accomplis en Jésus. Le Christ en effet, a souligné le pontife, n’est pas venu pour abolir la loi mais pour la compléter. Dans le Christ, et «seulement en Lui», le «Décalogue cesse d’être condamnation et devient l’authentique vérité de la vie humaine». C’est-à-dire le désir d’amour, de joie, de paix, de magnanimité, de bienveillance, de bonté, de fidélité, douceur, maîtrise de soi.
Presque sans nous en rendre compte, nous nous trouvons alors devant le Christ. Le Décalogue est en effet sa «radiographie», tel un négatif photographique laissant apparaître son visage – comme dans le Saint Suaire, a-t-il relevé. Trouver ainsi le Christ dans le Décalogue permet de «féconder notre cœur» pour qu’il soit plein d’amour et ouvert à l’œuvre de Dieu. Lorsque l’homme favorise le désir de vivre selon le Christ, «il ouvre la porte au salut», a déclaré l’évêque de Rome.
Après la catéchèse et pendant les salutations aux pèlerins, un petit garçon argentin est monté sur l’estrade pour jouer avec la main d’un garde suisse, à quelques mètres du pape François. Sa maman est finalement venu le chercher, expliquant à l’évêque de Rome qu’il est muet.
Saluant les pèlerins de langue espagnole le pape a expliqué que ce petit garçon était «libre», bien qu’il ne pouvait pas parler. »Il est indiscipliné, mais il est libre», s’est exclamé joyeusement le pontife. «Cette liberté est ce que nous enseigne Jésus quand Il nous demande de faire comme les enfants». «Demandons la grâce que ce petit garçon puisse parler», a-t-il encore déclaré à la foule.
Le pape a également salué les pèlerins francophones, en particulier des malades et handicapés venus de Lyon (France). «Laissons le Saint-Esprit faire germer en nous le saint désir d’une vie nouvelle, les a-t-il incités, qui est le désir même de Dieu de nous aimer et d’être aimés de Lui».
Le pontife a par ailleurs évoqué une exposition inaugurée le 27 novembre à l’Université pontificale urbanienne dédiée à la famille polonaise Ulm, fusillée par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale pour avoir caché et aidé des Juifs. Cette famille de serviteurs de Dieu, dont le procès en béatification est en cours, est «pour nous tous un exemple de fidélité à Dieu et à ses commandements, d’amour du prochain et de respect de la dignité humaine», a déclaré l’évêque de Rome aux Polonais.
Dimanche prochain, 2 décembre, commencera la période liturgique de l’Avent, a enfin rappelé le successeur de Pierre. «Préparons nos cœurs à accueillir Jésus sauveur et reconnaissons en Noël la rencontre du Christ avec l’humanité, en particulier avec celle qui vit encore en marge de la société, dans le besoin et la souffrance». (cath.ch/imedia/ah/mp)
Maurice Page
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