L’initiative populaire dite du «droit suisse au lieu de juges étrangers» a été rejetée par 66,2 % des électeurs. Ce résultat satisfait les milieux d’Eglise qui avaient fait campagne contre ce texte.
«Je suis heureux que nous puissions continuer sur la voie de la mise en réseau, qui est d’une importance vitale pour nous, en tant que petit pays situé au cœur de l’Europe», a expliqué à kath.ch Mgr Felix Gmür. Pour l’évêque de Bâle, la voie est désormais tracée vers la continuité, dans la tradition humanitaire de la Suisse.
Pour Wolfgang Bürgstein, secrétaire général de la Commission Justice et Paix, «le résultat est un gain pour la Suisse, pour la démocratie et les droits de l’homme». Il souligne également la poursuite de la tradition humanitaire éprouvée de la Suisse, qui se reflète dans la protection des minorités et dans son engagement en faveur des droits humains.
Les œuvres d’entraide catholiques Action de Carême et Caritas Suisse avaient également fait campagne contre l’initiative. Pour Bernd Nilles, directeur d Action de Carême, son rejet est un signe important. «Ce n’est que si les droits de l’homme sont renforcés que la justice et la dignité de tous les êtres humains pourront être garanties à long terme». Le «non» renforce les droits humains en Suisse, mais aussi le travail avec toutes les organisations partenaires qui œuvrent, parfois au péril de leur vie, pour les droits des populations indigènes, paysannes et sans terre.
«Les électeurs ont reconnu que les droits de l’homme ne vont pas de soi et qu’ils doivent être défendus encore et encore», relève Marianne Hochuli. La responsable du secteur Etudes de Caritas Suisse se réjouit que la «campagne trompeuse pour une autodétermination faussement comprise» n’ait pas atteint l’électorat. «La Suisse ne veut pas se refermer sur elle-même, mais rester un partenaire fiable.
Le travail en réseau des institutions de base sort renforcé de ce résultat, se félicite la théologienne catholique Katja Wissmiller, qui avait participé à la campagne par le biais de clips vidéos. Elle reste néanmoins préoccupée par le fait qu’un tiers des électeurs ont soutenu cette dangereuse initiative. «Il ne faut pas cesser de démasquer les forces démagogiques», rappelle-t-elle.
L’adoption de l’initiative aurait conduit à une suprématie générale du droit suisse sur le droit international. Les autorités auraient été obligées d’adapter les traités internationaux contraires à la Constitution et, si nécessaire de les abroger. Le conseil fédéral et le parlement avaient recommandé le rejet cette initiative.
De nombreuses organisations ecclésiastiques et ONG s’étaient réunies dans une large alliance de la société civile contre ce texte. L’alliance comprenait entre autres Justice et Paix, Caritas Suisse, Action de Carême, Pain pour le Prochain, la Ligue suisse de femmes catholiques, la Communauté de travail interreligieuse en Suisse (COTIS) et la Maison des religions à Berne. (cath.ch/kath.ch/sys/mp)
Maurice Page
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