Sous l’égide du président João Lourenço, le Conseil des ministres angolais a adopté «les mécanismes de mise en place, de modification et d’extinction des institutions religieuses», rapporte le site de l’ONG de défense des chrétiens «Portes Ouvertes».
Un rapport ministériel publié en octobre 2018 indique qu’il existe dans le pays 84 églises reconnues et que 2006 églises ont officiellement été fermées. 1106 églises sont en attente de reconnaissance. Elles doivent régulariser leur situation dans un délai de 30 jours sous peine de fermeture.
Pour être enregistrée, une église doit présenter au gouvernement au moins 100’000 signatures de fidèles. Certaines églises principales accueillent favorablement la nouvelle loi, soulignant que l’absence de restrictions était à l’origine de la prolifération d’églises autoproclamées et de sectes religieuses.
Pour d’autres responsables, ces nouvelles dispositions sont clairement une entrave à la liberté religieuse: «Prouver, dans un délai de 30 jours, que nous avons 100’000 membres? Impossible! La loi nous interdit de nous réunir dans des appartements, des cours d’immeubles, des locaux commerciaux ou des maisons… C’est une persécution contre l’Eglise. Nous avons besoin de prière», s’exclame l’un d’eux.
L’Angola compte 26 millions d’habitants. Les musulmans représentent 3 % de la population, 93.5 % sont chrétiens, dont 55 % catholiques. Or, plus de la moitié des églises sont issues d’églises-mères situées en République Démocratique du Congo (RDC), au Brésil, au Nigeria et au Sénégal.
Si l’Angola ne figure pas dans l’Index mondial de persécution, il existe des signes préoccupants. L’Etat n’a reconnu aucune Eglise nouvelle depuis 2004 et a créé un climat défavorable en déclarant que les sectes religieuses sont une source de préoccupation.
Malgré l’élection d’un nouveau président après quatre décennies de répression, la liberté de la presse reste menacée. Amnesty International s’est déclarée préoccupée par la diminution de la liberté d’expression, d’association et de réunion en Angola. (cath.ch/com/bh)
Bernard Hallet
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