Dans le passé, a tancé le successeur de Pierre, le monde scientifique a eu tendance à des positions d’autonomie et d’autosuffisance, avec une défiance à l’égard des valeurs religieuses et spirituelles. Désormais, les scientifiques semblent ressentir eux aussi une certaine insécurité et une crainte vis-à-vis d’une technique sans contrôle.Pour le pape, une saine inquiétude est donc nécessaire aux scientifiques.
Plus encore, la science ne peut se contenter de suivre les principes éthiques fondamentaux, mais elle doit apporter un service positif pour le développement humain intégral. La science, a-t-il insisté, ne peut se considérer séparée de la société, elle n’est pas isolée dans sa tour d’ivoire. Au contraire, elle doit servir la famille humaine et peut apporter pour cela des fruits innombrables.
Le pape François a en particulier invité les membres de l’Académie à s’engager pour un monde sans armes nucléaires. Il leur a ainsi demandé une collaboration active afin de convaincre les gouvernants de l’inadmissibilité éthique d’un tel armement. Toujours nécessaire, le désarment nucléaire ne semble plus être à l’ordre du jour de la scène internationale, a-t-il déploré.
Le président américain Donald Trump a en effet annoncé le 20 octobre dernier son intention de retirer son pays du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire. Signé en 1987 entre les Etats-Unis et l’URSS, cet accord vise au démantèlement et à l’interdiction de certains missiles nucléaires. Le souhait de Donald Trump fait suite à des accusations répétées de non-respect de l’accord par la Russie. Des craintes existent également que de telles armes soient développées par d’autres pays, à commencer par la Chine.
L’engagement contre les armes nucléaires est un axe important du pontificat du pape François. En juillet 2017, il avait ainsi appelé à dépasser la stabilité basée sur la peur causée par la dissuasion nucléaire. Quelques mois plus tard, il avait mis en garde contre le risque de suicide de l’humanité par la course aux armes atomiques. En septembre 2017, le Saint-Siège avait été un des trois premiers Etats à signer et ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. (cath.ch/imedia/xln/mp)
Maurice Page
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