Dans de nombreux pays dont la population n’a pas un accès régulier à l’eau potable, la fourniture d’armes et de munitions, qui continuent de détériorer la situation, ne manque pourtant pas, se scandalise le pontife. La corruption et les intérêts d’une économie qui exclut et qui tue prévalent trop souvent sur les efforts déployés pour garantir l’accès à l’eau.
Une multitude d’individus ne peut vivre une vie digne précisément à cause du manque d’accès à l’eau propre. Les statistiques de ceux qui souffrent de la soif, de ceux qui tombent malade ou meurent à cause de l’eau insalubre sont dramatiques. Pour le pape François, cette situation constitue une «énorme honte pour l’humanité du XXIe siècle».
Quelque 600 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau propre et potable, ce qui est la cause de 52% des maladies dans le monde. Sur la planète, près de 40% des hôpitaux fonctionnent en effet sans eau potable.
Le Saint-Siège et l’Eglise sont impliqués dans ce défi à travers de nombreuses initiatives parmi lesquelles la réalisation d’infrastructures, la formation, l’assistance aux populations en danger et dont l’approvisionnement en eau est compromis, assure le pape. Il exhorte toutefois les participants et intervenants de cette conférence à partager dans leurs «environnements professionnels et politiques, l’urgence, la volonté et la détermination nécessaires» pour résoudre cette crise.
Interviendront à ce symposium des personnalités du monde académique, social, environnemental, institutionnel ainsi que des affaires. Parmi lesquelles : le professeur Léo Heller, représentant spécial des Nations unies pour le droit humain à l’eau et Frédéric Van Heems, administrateur délégué de Veolia, numéro un français des services de l’eau. En 2012, Veolia Eau avait réalisé un chiffre d’affaires de 12 milliards d’euros et employé 89’094 personnes.
Le cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral, organisateur de la conférence, et le Père français Bruno-Marie Duffé, secrétaire, prononceront un discours. Des membres de l’Organisation islamique pour l’éducation participeront également, au même titre que des représentants de pays souffrant du manque d’accès à l’eau potable. Organisé à l’Université pontificale urbanienne, cet événement est promu par les ambassades de France, d’Italie, de Monaco et des Etats-Unis près le Saint-Siège.(cath.ch/imedia/ah/mp)
«L’eau constitue aujourd’hui plus que jamais un grande opportunité de paix, de partage des ressources et de développement pacifique des peuples», a déclaré par ailleurs le Père Duffé le 7 novembre lors du lancement de la conférence à l’ambassade des Etats-Unis près le Saint-Siège, a constaté I.MEDIA.
Les participants sont donc «appelés à organiser des rencontres autour des zones où l’eau revêt une grand importance». Il faut également s’atteler à développer la coopération entre l’Eglise et les gouvernements du monde afin de fournir de l’eau aux populations, a suggéré le Français. Le Christ affirme en effet, a-t-il souligné, que «servir de l’eau fraîche à un assoiffé ouvre les portes du Royaume de Dieu».
Maurice Page
Portail catholique suisse
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