Le Festival international du film à thématique religieuse, le Prix Farel, a décerné ses récompenses le 28 octobre 2018 à Neuchâtel. Le jury a primé des films intenses, présentant avec une extrême justesse un spectre de réflexions sur l’humain et la société.
Ancré en terre neuchâteloise, le festival s’est déroulé les 26, 27 et 28 octobre au cinéma Bio. Ouvert sur le monde et sur ses préoccupations morales, éthiques et spirituelles, il a réuni des producteurs et réalisateurs du monde francophone ainsi qu’un public nombreux.
Ni d’Eve, ni d’Adam, une histoire d’intersexe (hermaphrodisme), de Floriane Devigne (France) reçoit le prix du jury pour les longs métrages. Ce film donne la parole à trois jeunes femmes nées avec les deux sexes. Il a séduit le jury parce qu’il touche à l’intime et questionne avec pertinence nos normes socio-culturelles.
Dans la catégorie moyens métrages, le Jury récompense Un autre chemin de Chloé Henry-Biabaud et Isabelle Vayron (France). La mère d’une jeune femme assassinée avec son enfant par un Noir toxicomane noue avec ce prisonnier incarcéré à vie une relation empreinte de résilience. Ce film selon le jury suscite l’espoir et soulève la thématique du pardon. Il ouvre un vrai chemin vers la paix.
Bonfires de Martin Bureau (Canada) obtient le prix des courts métrages. Le film évoque les feux de joie allumés par les protestants nord-irlandais pour célébrer leur victoire sur les catholiques. Le jury a salué son efficacité qui interroge avec ironie le nationalisme ambiant.
Le Jury a également attribué une mention au moyen métrage Gaza : la grande évasion de Thomas Dandois (France). Il a ainsi voulu distinguer un film qui invite à l’imaginaire et nourrit et libère un groupe de jeunes Palestiniens qui tentent de s’échapper vers les étoiles à travers l’astronomie.
Une autre mention est attribuée au long métrage Auschwitz Muzeum de Sébastien More (France). Le jury salue la qualité de l’interrogation quant à la problématique de la transmission de la mémoire. Le réalisateur s’est intéressé à la façon de conserver les traces matérielles qui subsistent de la Shoah dans les camps de concentration d’Auschwitz et Birkenau.
Quant au Prix du public, il est allé au long-métrage Serge, condamné à mort de Christine Tournade (France), qui raconte la détention d’un Français condamné à la peine capitale en Indonésie et surtout le combat que mène depuis plus de 10 ans sa compagne résidant en France pour le sortir du couloir de la mort.
Le jury a primé des films intenses, présentant avec une extrême justesse un spectre de réflexions sur l’humain et la société. Personne n’est resté indifférent lors des projections, tant ces documentaires ont su toucher à l’essentiel en abordant des thèmes d’actualité comme les migrants et la guerre, ou d’autres, intemporels, liés au sens de la vie.
Le Festival du Prix Farel a lieu tous les deux ans à Neuchâtel. La prochaine édition se déroulera donc en 2020. (cath.ch/com/mp)
Maurice Page
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