Le cabinet d’avocats Jeff Anderson & Associates, de St-Paul dans le Minnesota, a intenté le 1er ocobre 2018 une poursuite contre les diocèses de Californie, ainsi que contre la California Catholic Conference et l’archidiocèse de Chicago, alléguant une dissimulation d’abus sexuels.
Le rapport du 23 octobre dresse la liste des noms et des affectations paroissiales de 212 prêtres de la région de San Francisco. Le cabinet dit souhaiter sensibiliser le public à la question des abus sexuels commis par le clergé. Les informations compilées proviennent de documents accessibles au public, comme des poursuites judiciaires, des déclarations des diocèses et le site Web bishop-accountability.org, un organisme sans but lucratif du Massachusetts qui suit les allégations d’agression sexuelle.
Le cabinet prend la précaution d’indiquer que la grande majorité des plaintes contre ces personnes ont été réglées, tout en précisant qu’elles «n’ont pas été pleinement évaluées par les tribunaux civils».
Le rapport énumère les noms de 135 prêtres à Los Angeles, 33 à San José et 95 à Oakland. Mais 51 prêtres y figurent deux fois parce qu’ils ont opéré dans plusieurs diocèses au cours des années. Ce qui fait que la liste se réduit à 212 noms.
Le porte-parole de l’archidiocèse de San Francisco, Mike Brown, a déclaré que l’Eglise prenait au sérieux les accusations contenues dans le rapport. Mais que les sources et les critères utilisés par Jeff Anderson & Associates pour leur liste ne sont pas très clairs. «Le cabinet a déjà retiré certains noms de sa liste depuis deux jours», a-t-il remarqué. Il n’a pas été en mesure d’indiquer si et quand le diocèse publierait sa propre liste.
Le diocèse de San José a publié, le 18 octobre, une liste de prêtres accusés comprenant 15 noms. Cette publication a révélé qu’au moins deux prêtres sont retournés en ministère après avoir été reconnus coupables d’abus sexuels. Tous les deux ont cependant été bannis du ministère par la suite. Le diocèse a déclaré qu’il examinait les 18 autres noms listés dans le rapport.
Mgr Michael Barber, évêque d’Oakland, a déclaré, début octobre, que son diocèse prévoyait de publier une liste des membres du clergé accusés d’abus dans un délai de 45 jours.
Dans le système judiciaire nord-américain, la publication des noms des personnes soupçonnées est une pratique courante, y compris de la part des Eglises ou des congrégations religieuses. Les plaintes collectives auprès des tribunaux pénaux et civils y sont également admises. Ce qui permet que les dédommagements accordés aux victimes se montent souvent en millions de dollars. Plusieurs diocèses américains ont dû se mettre sous la protection de la loi sur les faillites pour faire face au payement des dommages aux victimes. (cath.ch/cna/mp)
Maurice Page
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