Dans une tribune parue par The New York Times le 24 octobre 2018, le cardinal Zen met une nouvelle fois en garde. Dans ce texte intitulé ‘Le pape ne comprend pas la Chine’, il martèle son opposition à tout rapprochement entre le gouvernement communiste chinois et le Vatican. Il y estime notamment que le pape François, en raison de son origine argentine, ne connaît pas les communistes en tant que persécuteurs lorsqu’ils ont le pouvoir, comme en Chine continentale.
Le 25 septembre dernier, le pape avait expliqué que l’accord provisoire signé le 22 septembre prévoyait que les futures nominations épiscopales en Chine seraient le fruit d’un dialogue entre Rome et Pékin, mais que le dernier mot reviendrait toujours au Siège apostolique. «Mais qu’elle est l’intérêt d’avoir le dernier mot quand la Chine a tous les mots précédents ?», se demande le cardinal Zen dans sa tribune.
Pour le prélat, plus grave encore, l’accord signifie nécessairement que tous les évêques en Chine devront rejoindre la Conférence épiscopale liée à l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC), elle-même «sous la coupe» de Pékin. Les évêques ‘officiels’ étant actuellement environ 70 et les ‘clandestins’ une trentaine, ces derniers seront donc en minorité. La conférence épiscopale sera donc une «cage» pour eux. L’accord, estime le cardinal chinois, risque de conduire à »l’anéantissement de la vraie Eglise» en Chine.
Déjà, les catholiques chinois sont confrontés à une pression croissante. Le gouvernement, indique-t-il, a resserré les contraintes sur la pratique religieuse. Toutefois, demande le cardinal Zen aux fidèles persécutés, de ne pas «commencer une révolution». «Rentrez dans vos foyers et priez avec vos familles, (…) retournez dans les catacombes», implore-t-il.
Dans sa tribune, le cardinal critique également la présence de deux évêques ‘officiels’ chinois –Mgr Guo Jincai, évêque de Chengde, et Mgr Jean Baptiste Yang Xiaoting, évêque de Yan’an – au synode sur les jeunes. Ces prélats, accuse-t-il, «sont connus pour être proches du gouvernement». Leur présence était «une insulte aux bons évêques de Chine». (cath.ch/imedia/xln/mp)
Maurice Page
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