apic/Genève/Secte/enfants (160295)
L’auteur dénonce des violations des droits de l’enfant
A travers quelque 360 pages, l’auteur procède à une enquête minutieuse
sur le danger encouru par les enfants au contact d’une secte. Délaissant le
sensationnalisme et les dénonciations arbitraires, Hayat El Mountacir a
pris comme fil conducteur la Convention des Nations Unies relative aux
droits de l’enfant. Levant le voile sur la lente destruction physique,
psychologique et morale d’enfants innocents: «Un univers où l’incroyable
dispute la palme à l’odieux». Pas étonnant, dès lors, que le Bureau
international catholique de l’enfance (BICE) à Genève, ait tenu à présenter
l’auteur et son ouvrage dans ses bureaux, lui qui a soutenu fiancièrement
sa recherche.
Si de nombreuses sectes sont capables d’attenter gravement à l’équilibre
d’un adulte, combien plus grave et pernicieuse est l’action de ces mêmes
sectes sur des enfants souvent jetés dans les griffes des gourous. L’auteur
décortique le mécanisme des sectes, leur rôle néfaste sur la famille et sur
l’enfant pour servir l’ego surdimensionné de quelques illuminés. De quelques escrocs toujours prêts à exploiter les désarrois ici et là. A donner
«clé en main» la solution du bohneur. Les sectes, dit l’auteur, attirent
des individus en recherche … et cette recherche n’est pas toujours spirituelle. Elle peut faire suite à un moment de difficulté psychologique ou
matérielle. Va-t-on pour autant qualifier de religieux tout ce qui est supposé donner un sens à l’existence de l’homme? La manifestation la plus courante de la malfaisance des sectes se traduit par la rupture adolescent-parents.
L’auteur s’attache ici à démontrer comment la secte tente de donner une
nouvelle interprétation de la notion de la famille. Et comment la famille à
son tour devient pour la secte le moyen de se développer et de cracher son
prosélytisme. Dans bien des cas, si ce n’est le meilleur des cas, l’enfant
est retiré de l’école pour l’Enseignement … l’endoctrinement des futurs
sectaires de Raël, par exemple. Mais il y plus répugnant encore, comme la
doctrine sanitaire des témoins de Jéhovah ou les pratiques de sous-alimentation des mangeurs d’orties «d’Ecovie». Quant ce n’est pas le viol de
l’enfant, par les gourous ou même par les parents… parce que la secte le
demande. Selon l’auteur, dans certaines sectes, les relations affectives
avec les parents sont réduites au minimum. Ainsi, chez les dévots de
Krishna, les enfants vivent en ashram, séparés des parents. Les exemples
des désatreuses conceptions qu’ont les sectes des droit des enfants, à
l’intégrité affective, intellectuelle et physique abondent dans ce livre.
Les sectes, dit en conclusion Hayat El Mountacir, ont bien compris ce
qu’elles pouvaient tirer de la famille appelée à jouer un double rôle:
«Elle est un moyen de diffusion de la doctrine et sa structure est
déterminée par ce rôle. Par exemple chez Moon, où la consommation du
mariage est conditionnée par le nombre d’adeptes recrutés par les futurs
époux.
Par rapport à l’enfant, la famille est un laboratoire pour fabriquer des
êtres parfaits au regard de la doctrine». Pour l’auteur, cette vision
totalitaire de l’homme nouveau questionne sur les dérives eugénistes
présentes chez certaines sectes.
Combien de Guyana de Waco ou encore plus proches, de Cheiry ou de
Salvan, la société devra-t-elle encore vivre, avant que les mesures qui
s’imposent ne soient prises. Il ne viendrait en effet à l’idée de personne
de confondre droit à la liberté et laxisme. (apic/pr/eb)
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