Pour expliquer le «rôle de la femme», les Pères synodaux ont notamment insisté sur la nécessité de partir de la figure de Marie, la mère du Christ, a rapporté une personne dans l’aula. Ils ont en particulier proposé de nommer une femme à la tête d’un nouveau Conseil pontifical exclusivement dédié aux jeunes.
La valeur des femmes doit être «mieux reconnue» dans l’Eglise selon certains intervenants, a souligné Paolo Ruffini. Il faut d’urgence une conversion culturelle au sein de l’Eglise pour favoriser la promotion de la femme. Pour lutter contre le «machisme», certains Pères synodaux ont ainsi demandé de convoquer un synode universel sur les femmes. «Nous ne tenons pas assez compte des femmes», a-t-il été exprimé lors d’une intervention qualifiée d’énergique par un témoin: «sept religieuses sont parmi nous, mais elles ne peuvent même pas voter», a-t-il par exemple été lancé.
Par ailleurs, le préfet du Dicastère pour la communication a fait mention d’une intervention sur l’esclavage et le trafic d’êtres humains. Quarante millions de personnes dans le monde en sont victimes, a-t-il été rappelé, et une grande partie d’entre eux sont des jeunes. L’Europe n’est pas exempte non plus de ces «blessures ouvertes sur le corps du Christ», a-t-il encore été souligné en pointant par exemple la prostitution face à laquelle l’Eglise doit jouer un rôle.
Ces millions d’esclaves, a rappelé pour sa part le cardinal Berhaneyesus Demerew Souraphiel, archevêque d’Addis-Abeba (Ethiopie), constituent un «grand marché» dont les jeunes ont conscience. D’après le haut prélat, l’esclavage constitue la «grande tragédie des jeunes» de la Corne de l’Afrique. L’Eglise doit selon lui s’interroger sur ce qu’elle peut faire pour le combattre. Personne ne parle non plus du commerce des armes, a-t-il regretté, qui tue de nombreux jeunes enrôlés comme enfants-soldats.
Face à cela, a encore pointé le cardinal éthiopien, il est triste d’entendre que certaines frontières se ferment, notamment celles de l’Europe. «Où sont les racines chrétiennes de l’Europe?», s’est interrogé le haut prélat qui a déploré les difficultés que rencontrent les migrants actuels.
Il est impossible de parler de pauvreté sans souligner les enjeux de l’environnement, a pour sa part exprimé la sœur salésienne Alessandra Smerilli, professeure d’économie à la Faculté pontificale des sciences de l’éducation Auxilium, à Rome. L’Eglise doit être «prophète» en ce domaine, a-t-elle insisté.
En outre, certains besoins ont encore été soulignés lors de ces discussions, a pointé Paolo Ruffini, tels que l’importance d’enseigner aux jeunes la lecture de la Parole de Dieu. Il faut les aider à redécouvrir cette culture, a-t-il rapporté. (cath.ch/imedia/pad/xln/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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