Lors de ses déplacements à l’étranger, le premier pape jésuite tente à chaque fois de rencontrer les membres locaux de la Compagnie de Jésus. Il est alors accompagné par le Père Antonio Spadaro, directeur de la Civiltà Cattolica et membre de sa suite, qui publie ultérieurement ces échanges tenus à huis clos. Au cours de son voyage dans les pays baltes, le pontife n’a pas dérogé à cette tradition, rencontrant les jésuites de Lituanie, de Lettonie et d’Estonie le 23 septembre à Vilnius en Lituanie.
Il ne faut pas avoir peur de descendre dans les «»³enfers des personnes»«³, a assuré le successeur de Pierre à cette occasion. Car en entrant dans le «»³terrain du diable»«³, on touche les souffrances humaines et sociales, a-t-il assuré, c»«²est-à -dire les plaies des gens et, à travers elles, celle du Christ. Une aide est de méditer la passion du Seigneur.
Cette mission ne doit cependant pas être réalisée tout seul, mais avec l»«²aide du Seigneur et de «»³la belle mafia des anges»«³, a-t-il recommandé en plaisantant. Les situations difficiles doivent être affrontées avec le Seigneur, a-t-il assuré, et en dialogue avec l»«²ensemble de la communauté, en particulier le supérieur. «»³Le provincial est un frère», a souligné celui qui a assuré cette charge pour la communauté jésuite d’Argentine entre 1973 et 1980.
Par ailleurs, le pape François est revenu sur le rôle du confesseur. Il s’agit selon lui d’embrasser le fils prodigue. Le confesseur doit donc agir avec paternité et ne jamais chasser un pénitent. Sous peine de quoi, a-t-il prévenu, son évêque doit s’interroger sur l’opportunité de retirer à ce prêtre l’autorisation de confesser. S’il ne s’agit pas non plus d’accorder le pardon «à main large», il faut agir en père miséricordieux.
Auprès des jésuites, le pontife a également tenu à dénoncer «un héritage négatif des Lumières» : une éducation conçue comme un remplissage de la tête avec des idées. En effet, a-t-il expliqué, il existe trois langages : celui de la tête, mais aussi celui des mains et celui du cœur. Les trois vont ensemble, a-t-il insisté plaidant pour une éducation du cœur. Selon lui, les jésuites doivent poursuivre leur charisme éducatif – une voie forte – en se basant sur ces trois langages. (cath.ch/imedia/mp)
Maurice Page
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