Les 9 et 10 octobre, les participants au synode se sont réunis en congrégation générale. Après la lecture des rapports des circoli minori (groupes de travail), les Pères synodaux ont élu les membres de la Commission pour la rédaction du document final. Puis, a débuté l’étude de la deuxième partie de l’Instrumentum laboris, ›Interpréter: foi et discernement vocationnel’. Des interventions préparées ont ainsi été lues par 35 Pères synodaux tandis qu’une dizaine d’entre eux sont intervenus au cours de l’heure de débat libre, en fin de journée du 9 octobre.
Selon une personne présente dans l’aula, plusieurs voix se sont inquiétées de la forme adoptée pour le document de final. Très applaudi par les jeunes présents, un évêque a mis en garde contre le risque de faire simplement une nouvelle version du document de travail. Les Pères synodaux sont en effet invités à voter des modi – amendements – à ce document. Et c’est sur la base de ces amendements que la commission de rédaction doit élaborer le projet de document final.
«Il ne faudrait surtout pas que ce synode déçoive les jeunes qui ont contribué à le préparer», a considéré un autre Père synodal. Ces inquiétudes apparaissaient déjà dans les rapports des circoli minori, publiés le 9 octobre. Le groupe anglophone B notamment demandait la rédaction d’un «message à la jeunesse du monde».
Interrogé, Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la communication et membre de la commission d’information du synode, a assuré que la commission pour la rédaction du document final étudierait la question. Selon certains, une nouvelle commission pourrait être nommée afin de s’occuper de ce message, qui pourrait même être sous forme vidéo.
De plus, a indiqué Paolo Ruffini, les cinq Pères synodaux membres de la Commission d’information passeront devant les caméras de Vatican Media pour présenter dans un bref message les travaux du synode, dans un format adapté aux jeunes. Ces interventions seront publiées «tous les quelques jours» sur le portail officiel Vatican News.
Outre cette problématique, les Pères synodaux ont longuement abordé le thème de l’accompagnement et de la formation des accompagnateurs. «Les jeunes veulent surtout qu’on leur apprenne à prier», a considéré l’un d’eux, lui aussi très applaudi. Selon plusieurs intervenants, les jeunes sont ainsi très sensibles à la formation spirituelle. Pour un jeune auditeur, l’Américain Jonathan Lewis, «le manque de guides spirituels est une des principales causes de la crise de la foi».
Un autre Père synodal a insisté sur l’importance de ne pas créer une Eglise ›pour les jeunes’ mais de retrouver la ›jeunesse’ de l’Eglise. «Nous avons perdu notre flamme missionnaire», a-t-il ajouté. Un autre membre de l’assemblée a de même mis en garde contre la tentation de «dompter» les jeunes. Selon lui, leur inquiétude est en effet une richesse pour l’Eglise. (cath.ch/imedia/xln/mp)
Maurice Page
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