Chanté par tous les participants, le Veni Creator Spiritus a résonné dans la Salle du synode. Cette invocation à l’Esprit Saint, ainsi que la psalmodie qui l’a suivie et la lecture d’un passage de la Bible, marque le début de ce synode qui durera jusqu’au 28 octobre. Un évangéliaire a également été posé ouvert en face de la tribune.
Pour le pape, ce synode donne l’occasion d’une rencontre intergénérationnelle qui doit favoriser une alliance entre les jeunes et les personnes plus âgées. Et elle peut s’avérer féconde et en mesure de générer l’espérance, a-t-il souligné. A condition, a-t-il précisé, de vaincre deux écueils : le cléricalisme, qui est une perversion et la racine de nombreux maux de l’Eglise, mais aussi le virus de l’autosuffisance qui guette les jeunes.
L’Eglise doit ainsi se laisser interpeller par les requêtes de ceux qu’elle rencontre, sans réponse préconçue. Car si elle se renferme, elle ne pourra pas se rendre crédible et les jeunes s’en éloigneront inévitablement. Pour le pontife, «nous sommes signe d’une Eglise à l’écoute et en chemin». Ce synode a également selon lui l’opportunité, la tâche et le devoir d’aider l’Eglise dans son écoute.
Toutefois, il ne faut pas se laisser tenter par les prophéties de malheur ni dépenser ses énergies à compter les échecs et ressasser les amertumes. Sans s’effrayer, il faut plutôt fixer regard sur le bien qui ne fait pas de bruit ni la Une des journaux. Plus qu’un texte que peu liront et beaucoup critiqueront, il faut des propositions pastorales concrètes, a souhaité le pape. Et ce, afin de faire germer des rêves, fleurir des espérances et d’inspirer à tous les jeunes la vision d’un avenir rempli de la joie de l’Evangile.
«Malgré les faiblesses humaines et les difficultés», a souligné le successeur de Pierre, les jeunes ont voulu «parier» en l’Eglise. Car selon lui, ils voient en elle une mère, une éducatrice, une maison et une famille. Même à travers les tempêtes impitoyables du monde, a-t-il poursuivi, les jeunes savent qu’il est important de s’agripper à la barque de l’Eglise. Mais aussi de nager à contre-courant et de s’attacher à des valeurs supérieures telles la famille, la fidélité, l’amour, la foi, le sacrifice, le service et la vie éternelle.
C’est pourquoi il est de la responsabilité des participants de ce synode de démontrer que les jeunes ont eu raison de faire ce pari. «Vraiment cela vaut la peine, a martelé l’évêque de Rome, vraiment ce n’est pas du temps perdu». Il faut donc parler avec courage et franchise mais également faire preuve de discernement et d’écoute. Sans jamais oublier, a-t-il recommandé, la Révélation divine, qui illumine et donne sens à l’histoire et à notre existence. Afin de se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint, les Pères synodaux sont appelés à faire trois minutes de silence toutes les cinq interventions.
Cette assemblée synodale rassemble 267 Pères synodaux (cardinaux, évêques, prêtres et religieux), dont une quarantaine directement nommés par le pape François. Elle voit également la participation de 49 auditeurs, hommes ou femmes investis dans le domaine de la pastorale des jeunes – dont 36 ont entre 18 et 29 ans – et de 23 experts. (cath.ch/imedia/pad/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse