Partir de Jésus pour arriver à Jésus: Voilà comment le synode décrit la pastorale de la jeunesse.
Tout en votant sur chaque point du document final, les évêques, comme le pape l›a encore rappelé dans son mot de la fin, ne sont pas au parlement, mais au cénacle. Ils se laissent saisir par l›Esprit, en partant de Jésus, en passant par tout ce qui se passe chez les jeunes du monde, pour mieux comprendre comment tous se retrouver en Jésus.
On ne s›improvise pas chrétien, dit encore ce document voté aujourd’hui, on se reçoit du Christ qui se donne à nous.
Puissent toutes celles et tous ceux qui accompagnent des jeunes, être en relation vivante, priante, confessante et agissante avec Jésus. Le synode nous demande de vivre avec les jeunes, quels qu›ils soient, rien de moins que… Jésus.
Hier c’était le pèlerinage avec 100 jeunes romains. Aujourd’hui l’élection du conseil (21 membres) qui préparera le prochain synode ordinaire (donc pas celui sur l’Amazonie) dans 2 ou 3 ans. Le thème en sera voté demain, pour être proposé au Pape à toute bonne fin.
Et puis ce fût la fête! Les 36 jeunes présents et actifs au synode ont voulu manifester au Pape leur gratitude. Ils en ont profité pour se moquer un peu et nous faire rire beaucoup. Avec le cardinal président du synode au piano, comme si on était au bar! Et quelques autres jeunes prestations musicales de qualité. On sent vraiment tout le monde heureux d’avoir partecipé à cette synodale assemblée. Espérons que le document final ne soit pas détourné à des fins partisanes de politique ecclésiale! Rappelons que ce n’est ni le synode des femmes ni celui des abus sexuels. C’est le synode des jeunes avec Jésus. Avec évidemment toutes ses retombées sur tout pouvoir abusif et abusé! Et en sachant que le jeune en premier est celui qui ne veut pas le rester.
Mais, laissons nos jeunes faire la fête. Et laissons-les nous entraîner!
Question reçue de Marie, une jeune Fribourgeoise: «J’imagine que la façon d’être chrétien n’est pas pareille pour un jeune du Canada, d’Afrique du Sud ou des Philippines. De ces différentes réalités, comment le synode a-t-il pu rejoindre chaque communauté?»
Chère Marie,
La façon d’être chrétien est toujours la même. C’est celle de Jésus. De l’amour qui aime aimer. Sans mais, ni si, ni sauf… D’un amour qui n’aime pas ne pas aimer. Mais qui justement pour cela ne peut pas se passer de Jésus, l’Amour incarné. En Lui, je suis aimé. Pas préservé ou avantageusement privilégié. Mais gratuitement aimé pour gratuitement aimer. Sans exception.
Au Canada, en Afrique du Sud ou aux Philippines, cet unique amour est différemment sollicité et défié. Mais partout le chrétien, le vrai, est demandé. Corruption rampante qui fait qu’on y succombe pour s’en sortir, violence choquante qui rend la vengeance presque légitime, villages et villes qui se vident de leur jeunesse qui trop souvent finit noyée en Méditerranée, questions d’identité sexuelle qui nous laissent pantois et sans voix, sociétés individualistes où l’effervescence des réseaux ne change rien à la réalité…
Le synode a montré aux participants que l’amour du Christ est vraiment le seul chemin. Partout. Jusqu’au martyre. Des martyres apparemment si différents et pourtant tous également conséquents. Ces témoignages ignorés, incompris, ridiculisés, discriminés, persécutés, emprisonnés, persécutés, ou même parfois tués. Mais des témoignages qui peuvent tout changer, aujourd’hui, demain ou même après-demain. L’amour n’est jamais vain. Et il rend heureux. Tout de suite.
On apprend les uns des autres à être chrétien en tout et pour tout. Si seulement la planète interconnectée et super-réseautée que nous connaissons pouvait rendre ce témoignage chrétien partout présent et encore plus fécond! La jeunesse est ici au premier plan, les «digital natifs» ont vraiment une mission! Au synode un exemple a été mis en avant: la collaboration qui doit se faire entre chrétiens des pays d’origine et chrétiens des pays d’accueil des migrants. Jeunes, aidez-nous à devenir grands!
Elle s’est invitée, la pleine lune. Reflet du soleil. Image de l’Eglise qui doit rayonner le Christ. Pour ouvrir des voies insoupçonnées dans le cœur de jeunes et moins jeunes. Du coup, on s’est permis une petite euphorie lunatique en synode ce matin. Le document final concocté par les rédacteurs a plu. Longuement applaudi dans sa présentation. Il semble vraiment contenir presque tous les points soulevés depuis le 3 octobre dernier. On le passe au crible aujourd’hui.
Demain sera le pèlerinage de 6 km à la tombe de Pierre. Une marche à suivre. L’Église en marche. Derrière le Christ. Auprès de Pierre. Avec les jeunes en avant. Et personne en arrière. L’Eglise en lumière.
Après la pause armaillis, on passe à l’attaque
Après la Messe dominicale admirablement chantée par les armaillis de la Gruyère à l’église des germanophones du Vatican pour les gardes suisses pontificaux, avec pêle-mêle, un groupe de confirmands de Zurich, notre président du Conseil national, une délégation de la verte Gruyère et notre ambassadeur sortant auprès du Saint-Siège, et après un lundi fait de visites aux amis, me voici ce mardi en route pour la salle du synode afin d’y découvrir le travail titanesque d’un comité des rédaction pour lequel, nous Pères synodaux, nous avons choisi un des nôtres par continent.
Autant le travail de rédaction par ce groupe aura été complexe et long (un peu comme ma phrase d’introduction…), notre séance de ce matin sera par contre brève et concise. Celle d’un nouveau texte présenté dans ses grandes lignes pour être confié à notre réflexion. Réflexion qui doit se faire et dans le silence de la prière et dans d’informelles et fraternelles consultations. Mon groupe linguistique germanique a donc décidé de se retrouver en fin d’après-midi pour voir ensemble si nous y voyons des raisons pour proposer des modifications. Ce sera le but des deux grandes assemblées plénières mercredi matin et mercredi après-midi. Puis jeudi le comité de rédaction reprend le tout pour nous donner samedi la définitive version. Elle sera votée par les Pères synodaux et normalement publiée avec en marge de chaque chapitre, pour orientation, le résultat obtenu en votation. Une manière de montrer le degré de maturité de chacune de nos propositions sur la jeunesse, la foi et le discernement des vocations. Rappel concernant les vocations: il ne s’agit pas de savoir si Dieu me demande de devenir moine ou moniale, mais de mieux comprendre qui je suis et qui je deviens en chrétien, en laissant à Dieu la place qui lui revient: celle du seul Souverain qui demande non pas ma soumission mais ma libre et créative participation.
Priez pour nous! Nous le faisons pour vous.
Difficile d’expliquer à l’extérieur ce qui se passe à l’intérieur
Difficile exercice que celui d’expliquer à l’extérieur ce qui se passe à l’intérieur. Le briefing pour les médias ce midi a démontré l’impatience des journalistes. Quelles sont vos résolutions? Quoi de neuf? La grande nouveauté qu’on n’aura jamais fini de scruter, on la connaît: la mort et résurrection de Jésus. Pour les jeunes aussi.
Je viens d›apprendre au cardinal Sako de Bagdad que la commission de dialogue avec les musulmans des évêques suisses a reporté son voyage en Irak. Sa déception était visible. Et il m’a contredit la version sécuritaire donnée par le Département suisse des Affaires étrangères. Difficile là aussi de comprendre l›intérieur de l›extérieur.
Au synode, nous avons remis à une équipe de rédacteurs tout ce que de l›intérieur nous voudrions faire passer à l’extérieur. Il faudra notamment préciser ce que veut dire accompagner les jeunes et discerner avec les jeunes: le monde intérieur observé de l›extérieur, de cet extérieur qui tellement influe sur l›intérieur. Comment va-t-on s’en sortir? Dieu seul le sait. Mais il le sait.
On peut aménager une terrasse qui sert de coulisse à une émission de télévision… mais c’est la conversation qui s’y tient qui rendra le tout intéressant. On peut aménager l’Eglise et son fonctionnement…, mais c’est la foi qui s’y vit qui en fera un aimant.
Ne nous trompons pas de combat! C’est encore Jésus, et non notre organisation, qui saura nous mener au ciel, en rendant la terre plus belle!
Jeunes et jeûne
Les propositions fusent dans la salle du synode! Par exemple: la création au Vatican d’un conseil ou observatoire de la digitalisation, l’instauration de rencontres de la jeunesse internationales et interreligieuses promues par l’Eglise catholique, un hommage appuyé aux si nombreuses jeunes victimes des flux migratoires, et même le rappel du sens du jeûne aux jeunes!
Mais un thème central est sûrement la question de l’art de l’accompagnement vers l’âge adulte. Un accompagnement qui n’est pas que l’affaire d’une personne préparée mais aussi des communautés responsabilisées. Un accompagnement qui laisse toute la liberté et conduit à une plus grande liberté. Un accompagnement qui ouvre à une vocation personnalisée qui n’est jamais un avenir prédestiné mais un chemin toujours renouvelé avec Dieu.
Bref, l’être chrétien permet de bien vivre l’être jeune. Mais il nous faut à tous des témoins, hommes et femmes cohérents et de tout âge.
Mes arrières au synode
Voilà la joyeuse équipe dans les rangées derrière la mienne. Mon arrière-garde! Sans oublier « mes » autres gardes, les Suisses, avec qui j’échange à chaque repas. J’ai demandé aux premiers la permission de faire ce selfie. Ce sont les auditeurs au synode, parmi lesquels 36 jeunes, dont seulement quelques-uns étaient aussi du pré-synode. On ne tourne pas en circuit-fermé! Mon ami d’Irak a dû rentrer auprès de sa mère malade. Ainsi qu’un évêque qui a appris le décès de la sienne. Une solidarité de famille s’instaure dans nos rangs. La prière nous soude. Quel beau mystère que cette Eglise! Vraiment universelle. Et prions pour nos frères orthodoxes en pleine tourmente politique.
Modum, modi
Eh oui, ça sonne latin. Et pour cause. La bonne cause. Un modum c’est une proposition de modi-fication du texte de travail, en vue du texte final. Mon groupe linguistique allemand propose une vingtaine de modi. Les secrétaires du synode n’auront pas la tâche facile. Ils devront faire voter, en plénum, tous et chacun des modi. On verra ce que deviendront les nôtres. Nous insistons beaucoup sur le sens de Dieu chez le chrétien. Un Dieu qui aime inconditionnellement et qui laisse libre totalement. C’est entre ces deux que se joue le discernement.
Je pourrai en dire plus à la fin de notre cheminement!
Une niche dans le marbre
Ce matin. Devant lui. Avant les canonisations. Au pied de l’autel. Caché dans le marbre. Signalé par une lampe. La niche de ses restes. Peu s’arrêtent. Et pourtant…
Pas d’apôtres unis sans lui. Lui, Simon, le pêcheur. Celui que Jésus ordonne pierre. Solide comme le roc. Parce que redevenu pêcheur, bien plus conscient d’être pécheur. Un contraste permanent. Un miracle incessant. Constamment en cours de réalisation. Coeur de Dieu et misère de l’homme. Miséricorde.
Quelle espérance pour toute l’Eglise! Pierre continue. Car l’évangile se poursuit. Lisez l’homélie. Celle de François ce matin. Tout y est dit. Pour les jeunes aussi.
Des visites
Les jeunes gagnants (de 15 à 20 ans, avec leur accompagnant) d’un concours vidéo organisé par kath.ch. 90 secondes de scénario sur la question: à quoi je sers? 1er prix: 3 jours dans la Rome du synode. Visite des jardins du Vatican, siège de l’académie pontificale des sciences. Des prix Nobel de toute culture et de toute religion qui en réfèrent aux papes. Peu le savent. Prière à la grotte de Lourdes. Repas au Borgo Pio. On croise des dizaines d’anciens gardes. Venus pour la canonisation de leur Pape: Paul VI.
Bref: jeunes et vieux tous ensemble, comme dit le Psaume, dans l’Eglise de Jésus, et donc toujours avec Pierre.
Mais oui. Une femme représente le ministère du successeur de Pierre. C›est sur le côté gauche de la basilique qui abrite la tombe du prince des apôtres. Trois autres femmes représentent la foi, l’amour et l›espérance. Les vertus se conjuguent au féminin. Du coup, la beauté et la nécessité de la papauté aussi. L›être pape ne peut se vivre qu›après avoir été engendré d›un homme et né d›une femme et après avoir été éduqué normalement par un homme et une femme. Et pour être au service d’un féminin présent à 50% dans l’humanité et à 80% dans la vie religieuse. Mais au synode 10 hommes représentent les religieux (avec droit de vote) et 3 femmes seulement les religieuses (sans droit de vote)… Et pourtant ces religieux non-évêques ne sont pas plus successeurs des apôtres que les religieuses! Cherchez l’erreur! C’est ne prendre au sérieux ni l’humanité, ni l’Eglise ni la papauté. Aux évêques de corriger. Et pas seulement pour la relève en vie consacrée!
Écrit en ce samedi, mémoire de la Vierge Marie, mère du Christ et mère de l›Eglise.
S›applaudir ou applaudir?
Après chaque intervention, l›assemblée applaudit. Les jeunes y ajoutent quelques cris de sioux, quand ils se sentent particulièrement compris et soutenus. Mais cet après-midi, le témoignage d›un jeune catholique irakien de rite chaldéen a touché. Parmi ses amis, il en a tant vu mourir et il en voit trop d’autres partir. Des jeunes de foi et pour la foi. Pas préoccupés de structures ou de conforts spirituels. Mais préoccupés par notre indifférence. Jusque-là on s’applaudissait parmi. Cette fois on a tous applaudi!
NB: J’ai pris rdv avec lui quand je serai à Bagdad en décembre avec la Commission des évêques suisses pour le dialogue avec les musulmans. Pour ne pas passer à côté de témoins éprouvés.
Ils nous font marcher!
Déjà au footing avec un garde suisse j’avais peu de chances d’arriver en tête. Comme Pierre, si j’ose la comparaison, dépassé par Jean, le plus jeune. Mais Jean, qui sait l’autorité de Pierre, attendra et n’entrera qu’avec lui dans les profondeurs du mystère du tombeau. Pourtant c’est bien Jean qui l’a titillé et fait marcher (au sens propre!) et enfin courir.
Voilà comment un évêque nous dit qu’il voit le jeu des générations. L’avancée en Eglise ne se fait qu’avec l’enthousiasme des jeunes et la belle et pourtant plus lente autorité des anciens. Il nous faut, à moi évêque, comme au chapelain des gardes suisses que j’étais, accepter d’être dépassé (et même humilié) pour mieux avancer et exercer mon service. En suivant les jeunes (au double sens de courir derrière et d’accompagner), je peux trouver le Christ, même dans ce qui pourrait sembler à première vue un tombeau…
L›amour bon marché…
Temps de parole libre. Comme souvent la dernière demi-heure. Après trois évêques, le pape s’y met. « Ne soyez pas cléricaux, …? ne vendez pas le sacrement du mariage au rabais! ». Et d’expliquer: « l’amour conjugal demande un catéchuménat, une préparation aussi sérieuse que l’entrée en vie chrétienne… » C’est l’intervention d’un évêque dans ce sens, qu’il a voulu souligner. Par souci de cette grande majorité de jeunes qui va s’y engager.
Youth-friendly
Le maître-mot du parcours synodal. Que tout ce que nous sommes et faisons… soit jeunes-compatible. C’est un test. C’est notre unité. Car un seul correspond aux attentes de tout âge: Jésus de Nazareth. Nous voulons avancer tous ensemble à sa suite. Pour que tout devienne en nous comme Lui. Au boulot!
On peut saluer personnellement le pape tous les matins, sous l’œil (bienveillant) du cardinal responsable du synode…
Pause active
Ce dimanche pas de séance. Mais la Messe avec les gardes suisses. Messe du samedi soir aussi. J’ai donc raté la fête avec les 7000 jeunes et le pape… Et cet évangile sur le mariage si clair et net. Aussi clair et net d’ailleurs que l’invitation à la miséricorde envers l’adultère repenti(e). La mission de l’Eglise se joue sur ces deux registres évangéliquement unis! Aussi et particulièrement parmi nos jeunes amis.
Puis la connexion en duplex avec les jeunes Fribourgeois du Morat-Fribourg. N’ont-ils pas fait progresser leurs poursuivants (tu aimeras ton ennemi) avec au dos de leurs tee-shirts un accrocheur: «Viens, suis-moi»! Un bel humour évangélique!
Un duplex déjà pratiqué avec Vaudois et Valaisans. Je commence à me faire à la technique, miracle synodal!
La pause demain est finie. Le travail en groupe reprend. Je retravaille les textes dont nous discuterons, interrompu par deux gardes qui veulent que j’entende leurs confessions et fête leur réconciliation. Beaux itinéraires de foi. Je me tiens encore prêt. Jusqu’au coucher. Alors la pause sera vraiment arrivée!
Un chiffre et des langues, des rires et des larmes…
J›apprends qu›ils sont plus de 30 (sur 255 évêques présents) les jeunes invités qui ont participé au « pré-synode » en mars dernier. Avec droit de parole complet, ni plus ni moins. Juste pas le droit de vote. Normal: nous sommes bien à un synode d’évêques, qui doivent assumer leur responsabilité de successeurs des apôtres. Le synode d›un diocèse aurait une toute autre composition.
Jusqu’à lundi soir, nous travaillons répartis en 14 groupes: 4 groupes anglophones, 3 italophones (tant d’évêques de pays sans facultés de théologie ont fait leurs études ici), 3 francophones (l’Afrique y est bien présente), 2 hispanophones, 1 lusophone, et enfin 1 germanophone… et c’est là que, si on me cherche, on me trouve…! Pourtant prévu avec des francophones, je me suis dit qu’un romand, ici présent au nom de toute la Confédération, devait activer son (suisse-)allemand.
Avec plus de 30 jeunes et des évêques de toutes les nations, que faisons-nous en ce moment? Nous vérifions si l’analyse de la situation des jeunes dans le document correspond à toutes nos perceptions. Que manque-t-il, que faut-il compléter, ou même corriger? Par exemple, la mention d’un certain «martyre» des jeunes qui y croient, dans une société et des écoles sans foi, a aussi sa place là.
Encore une chose: il nous arrive de beaucoup rire mais aussi de pleurer. Dieu soit loué.
En session plénière (267 évêques) chaque intervenant n’a droit qu’à 4 minutes. Temps dépassé… micro bouclé! Le premier orateur en fait l’humiliante expérience…
Autre discipline imposée: après 5 intervenants, 3 minutes de silence pour «digérer». Et que montrent alors les écrans? Un paysage de Préalpes! Une bouffée d’air frais, mais trop virtuelle pour faire son effet. Quoi que…
Et à un évêque philippin de raconter comment, après avoir dû poser son autographe sur un teeshirt, le jeune propriétaire lui avoue un an après, ne jamais l›avoir lavé! Raison? Cet orphelin le glisse tous les soirs sous son oreiller, histoire de se rappeler qu›il a un Père et une famille en l›Eglise, sa mère. L›émotion saisit le cardinal, ses 4 minutes sont alors dépassées, mais aucun mot n›aurait pu mieux témoigner.
Ma place au synode? IH3. Autrement dit: secteur I, rangée H, siège 3! Et alors? Eh bien, si vous connaissez le IHS des Jésuites: Iesus Hominum Salvator, et si vous savez que cela se traduit: «Jésus des Hommes le Sauveur»… le rapprochement est vite fait. IH3 devient IHS. J’ai la meilleure part! Une place au nom de Jésus qui sauve. Dans un synode dont le pape est jésuite. Alors, comment pourrais-je ne pas m’engager à traduire la vie de Jésus dans le langage de la mienne, que ce soit avec les jeunes… ou les moins jeunes? Des hommes le Sauveur. Oui, IH3 est ma place attribuée, et rien ne devrait la changer!
Premiers contacts, ou quand la providence et la prière s’en mêlent…
Après un voyage en train mouvementé, où tombe en panne la locomotive suisse et arrive à l’heure le TGV italien, mais les deux conjugués me faisant rencontrer et le Prieur Aloys de Taizé et le Père Abbé général des moines et moniales cisterciens du monde entier, j’ai mes premiers contacts avant la messe d’ouverture. En voici quelques échantillons de provenance et de préoccupations : Edimbourg, Luxembourg, Poznan, Jamaïque, Martinique (le fameux dominicain invité entre autres à Prier Témoigner, David Macaire), Ankara (où règne une peur diffuse de l’état policier), Paraguay (l’évêque étant originaire des pays nordiques…) , Santiago du Chili (un territoire diocésain où à ce jour 14 cas de pédophilie sont répertoriés en Église et 114’000 dans la société civile, évidemment composée aussi de baptisés…), et un évêque-médecin expert en bioéthique et à ce titre invité au synode. Reste à signaler: nous avons tous ensemble prié, entourés d’une foule de jeunes et moins jeunes du monde entier … L’église est aussi internationale qu’inter-générationnelle! Dieu soit loué.
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