Pape François: «Parions sur la fraternité universelle»

L’exemple de Marie appelle les chrétiens à dépasser les méfiances pour faire le pari de la «fraternité universelle». C’est ce qu’a affirmé le pape François le 24 septembre 2018, pendant la messe présidée à Aglona, au cours de son voyage apostolique en Lettonie.

Après un déjeuner avec les évêques lettons, le pape est monté à bord d’un hélicoptère pour rejoindre le sanctuaire marial d’Aglona, au sud-est du pays balte. Des milliers de personnes l’attendaient: elles étaient abritées sous des capes de pluie en plastique à cause de fréquentes averses. La météo s’est toutefois montrée clémente avec le pape, puisque le ciel s’est éclairci avec son arrivée.

Dépasser les rancœurs

Après la mort de son Fils sur la croix, a relevé le successeur de l’apôtre Pierre, la Sainte Vierge ne s’est pas laissée abattre «par la frustration et par l’impuissance». Elle nous enseigne ainsi à dépasser les «rancoeurs et les méfiances». C’est ce qui est nécessaire de faire, selon François, même quand la mémoire des affrontements est «encore douloureusement fraîche». Il s’agit d’une claire invitation adressée aux Lettons à apaiser les vives tensions avec la minorité russophone, un quart de siècle après la chute de l’URSS.

Parier sur la fraternité universelle

Le pape a demandé de «parier sur la fraternité universelle». Cela est d’autant plus nécessaire, a-t-il dénoncé, que reviennent des mentalités prônant la méfiance. Elle sont nourries par des statistiques qui «veulent nous démontrer» que la sécurité et la prospérité serait plus fortes «si nous étions seuls». Il s’agit d’un nouvel appel du pape à accueillir les migrants et les réfugiés. Une invitation adressée notamment au sein de l’Union européenne, où existent des tensions à propos de questions économiques et sécuritaires.

En se tenant debout au pied de la croix, le pape François a attesté que la Vierge Marie est aux côtés de ceux qui souffrent et qui sont «hors système». A son image, a-t-il poursuivi, il faut se laisser toucher par la souffrance des autres. Il ne s’agit donc pas de se contenter d’une promenade ou d’un «tourisme solidaire», mais véritablement de se «compliquer la vie pour les autres», en particulier les plus pauvres. (cath.ch/imedia/xln/dp)

Jacques Berset

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