Le Dalaï Lama participera, du 21 au 24 septembre 2018, à plusieurs événements à Rikon et à Zurich, dans le cadre des 50 ans du monastère. Le leader spirituel du bouddhisme tibétain bénéficie d’une grande popularité en Suisse, où il se rend de façon régulière. Le Conseil fédéral hésite toutefois d’habitude à le rencontrer, par crainte des réactions de la Chine, qui ne reconnaît pas le gouvernement en exil.
L’histoire de Rikon commence en 1912, lorsque le 13e Dalaï Lama, Thubten Gyatso, proclame l’indépendance du Tibet vis-à-vis de la Chine. Pékin met fin à cet épisode en 1950, en envahissant le pays. De nombreux Tibétains sont alors forcés de quitter leur patrie. Le Dalaï Lama actuel, Tenzin Gyatso, fuit le Tibet en 1959 et forme un gouvernement en exil.
A cette époque, le sort des Tibétains émeut profondément les Suisses. Le Conseil fédéral leur ouvre largement les frontières. De près de 600 en 1966, leur nombre a atteint 3’000 en 2010.
Certains d’entre eux se sont installés à Rikon dès les années 1960. Les frères Henri et Jacques Kuhn, des entrepreneurs de la région, avaient fondé en 1926 une usine d’ustensiles de cuisine dans cet endroit de la vallée de la Töss. Les propriétaires ont fourni aux réfugiés des emplois et des appartements de fonction. Avec un cercle d’amis, les frères Kuhn ont fondé en 1968 l’Institut tibétain de Rikon. De nombreux Tibétains travaillent encore dans l’usine. Les réfugiés de Suisse ont gardé une grande reconnaissance à la famille Kuhn.
En 2011, le Premier ministre du gouvernement tibétain en exil, Samdhong Rinpoché, a effectué une visite en Suisse. Au nom des six millions de Tibétains, il remercié le pays pour l’hospitalité et l’accueil offert aux réfugiés.
Aujourd’hui, un lama entouré d’une communauté monastique d’environ 10 membres vivent au monastère de Rikon. Ils assurent l’accompagnement spirituel de la communauté tibétaine en Suisse et au Liechtenstein et accompagnent les fidèles dans le cas de deuils ou d’autres circonstances difficiles. Ils proposent également diverses activités aux enfants et aux jeunes de la communauté. Lors des fêtes bouddhistes, des familles tibétaines se réunissent au monastère pour des célébrations communes.
L’institut de Rikon est ouvert au public. Il propose chaque année une centaine d’événements sur des thèmes liés à la culture et à la religion tibétaines. Des centaines d’écoliers visitent chaque année le monastère dans le cadre de l’enseignement des religions. Le centre possède une bibliothèque d’environ 12’000 ouvrages, ainsi que de nombreux films, enregistrements sonores et archives photographiques sur le Tibet.
Le deuxième monastère et institut bouddhique de Suisse, le Centre d’études tibétaines Rabten Choeling, se trouve sur le Mont-Pèlerin, au-dessus de Vevey. Il a été fondé en 1977. (cath.ch/gs/kath/rz)
Raphaël Zbinden
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