Bien que l’affaire ait été prescrite à la fois civilement et canoniquement, les abus ayant eu lieu entre 1981 et 1984, le Saint-Siège, «faisant usage de ses facultés spéciales, a levé la prescription des faits et m’a confié une procédure administrative criminelle», a noté lors d’une conférence de presse, le 17 septembre 2018, l’évêque d’Astorga, Mgr Juan Antonio Menendez. Pour le prêtre, aujourd’hui âgé de 65 ans, cette sanction équivaut pratiquement au renvoi de l’état clérical, a estimé le prélat.
Au début de l’année 2017, une première enquête a déjà été menée, suite à une plainte d’un ancien élève du petit séminaire de La Baneza pour des gestes déplacés à connotation sexuelle commis en 1988-89. Le prêtre avait dejà été suspendu et renvoyé de sa paroisse. Il avait écopé d’un an de privation d’exercice public de son ministère sacerdotal.
Au même moment, d’autres plaintes pour des affaires antérieures, survenues entre 1981 et 1984, à l’école Jean XXIII de Puebla de Sanabria, ont surgi. Le dossier de Ramos Gordon a été alors transmis à Rome. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a considéré les faits dénoncés comme prouvés et l’a déclaré coupable d'»un crime grave d’abus sexuel sur mineurs». En conséquence de quoi la prescription a été levée.
«J’ai personnellement informé le prêtre et la victime de la décision prise, à qui j’ai exprimé ma tristesse devant la gravité du crime, demandé pardon au nom de toute la communauté» a expliqué l’évêque. Il s’est dit désireux de «tout mettre en œuvre pour que, désormais, la sécurité des adultes et des enfants soit assurée et garantie, et que la tolérance zéro à laquelle le Pape François fait constamment référence soit appliquée. (cath.ch/rd/mp)
Maurice Page
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