Le Conseil fédéral présenté le 30 août son budget 2019. Alors qu’il augmente les dépenses pour la défense de près de 10%, il renonce à une augmentation significative, pourtant nécessaire en matière de coopération au développement, déplore Caritas Suisse. Cette violation de la tradition humanitaire de la Suisse porte atteinte aux intérêts du pays à long terme, estime l’œuvre d’entraide catholique.
Le Conseil fédéral prévoit un développement positif de l’économie et des finances fédérales dans le budget 2019 et le plan financier 2020-2022. Et cependant, il ne prend pas au sérieux les lignes directrices de sa propre politique de développement tirées du Message sur la coopération internationale (CI) 2017-2020, relève Caritas Suisse. Déjà dans le programme de stabilisation 2017-2019, la coopération internationale supportait à elle seule 25% des réductions. Si le budget n’est pas notablement augmenté ces prochaines années, la mise en œuvre du Message CI 2017-2020 n’est tout simplement pas possible. Autrement dit: La Suisse prévoit des excédents sur le dos des pays les plus pauvres.
L’œuvre d’entraide souligne aussi que le changement climatique exige que plus de moyens soient alloués à la coopération internationale. Les défis sont immenses : le changement climatique crée une nouvelle pauvreté et réduit à néant les efforts et progrès déjà accomplis en matière de lutte contre la pauvreté. Plus de 71 millions de personnes dans le monde fuient des conflits, la violence ou les violations des droits de l’homme. Et chaque année, plus de 20 millions de personnes sont déplacées à cause des conditions climatiques et météorologiques. Au total, près de 130 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire, rappelle l’ONG.
Caritas Suisse invite la Confédération à assumer ses responsabilités dans ce contexte difficile. Il s’agit d’abord augmenter le budget de la coopération au développement à 0,7% du PNB dès 2020 pour atteindre 1% en 2024. La Suisse doit soutenir les pays du Sud dans la protection du climat et l’adaptation au changement climatique en versant au moins un milliard de francs par an.
La Suisse doit s’engager plus fermement, non seulement par solidarité et responsabilité envers les plus pauvres et défavorisés de la planète, mais également parce que c’est dans son intérêt économique et politique en matière de sécurité, conclut le communiqué. (cath.ch/com/mp)
Maurice Page
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